POLYGONACEAE.

POLYGONACEAE

La famille des Polygonaceae (Polygonacées) regroupe des plantes dicotylédones ; elle comprend 51 genres répartis en 1200 espèces. Ce sont principalement des plantes herbacées cosmopolites qui ont une préférence marquée pour les zones tempérées et froides de l'hémisphère Nord.

Polygonaceae

8739

Fagopyrum esculentum

Classification de Cronquist (1981)

Règne

Plantae

Sous-règne

Tracheobionta

Division

Magnoliophyta

Classe

Magnoliopsida

Sous-classe

Caryophyllidae

Ordre

Polygonales

Famille

Polygonaceae
Juss. (1789)

8740

Classification APG III (2009)

Classification APG III (2009)

Clade

Angiospermes

Clade

Dicotylédones vraies

Clade

Noyau des Dicotylédones vraies

Ordre

Caryophyllales

Famille

Polygonaceae

Étymologie

L'étymologie grecque de la famille des Polygonaceae est issue de celle du genre type Polygonum : "Poly" (plusieurs) et "gonu" (genoux, d'où "gônia", angle, comme dans polygone) désigne les nombreuses articulations qui figurent sur les plantes, notamment sur les tiges au niveau des nœuds renflés, et sur les akènes trigones.

Description

Les Polygonacées sont une famille encore peu évoluée. On y trouve certains caractères monocotyloïdes : ochréa, pollen lisse et racine principale avortant souvent.

Appareil végétatif

Les Polygonaceae sont des plantes herbacées (plus rarement des lianes et des formes ligneuses généralement confinées à l'Amérique tropicale, telle que Coccoloba ou Triplaris) annuelles, bisannuelles ou le plus souvent vivaces, généralement des régions de l'hémisphère nord où beaucoup sont des rudérales ou de mauvaises herbes.

Les racines sont fibreuses, rarement tubéreuses. Elles forment chez les espèces vivaces des racines adventives secondaires latérales qui se ramifient et finissent par devenir à leur tour des racines principales : le pied originel a ainsi colonisé l'espace par reproduction asexuée ou clonale. Ce développement latéral est une stratégie de type phalange permettant une certaine mobilité végétative. Il explique aussi, en combinaison avec l'allélopathie de ces espèces, que plusieurs d'entre elles soient devenues des mauvaises herbes qui interfèrent notamment avec les plantes cultivées.

Les feuilles simples sont généralement alternes, parfois groupées en rosette basale, rarement opposées ou verticillées. Le limbe entier, hasté, diversement découpé est à nervation pennée, ou plus spécifiquement palmatilobé à nervation palmée (comme celui des rhubarbes). Les feuilles peuvent être réduites à des écailles, des cladodes les suppléant dans leur fonction (Muehlenbeckia platyclada. L'hétérophyllie existe chez certains Polygonum. La membrane tubuleuse entourant la tige au niveau des nœuds renflés est une ochréa, caractéristique de la famille.

Les tiges des espèces vivaces ont une croissance secondaire (en) souvent « anormale » : elles présentent des faisceaux libéro-ligneux surnuméraires corticaux (Calligonum), péricycliques (Antigonum), périmédullaires à orientation inverse (Rumex crispus, Rumex patientia, Rheum ribes), périmédullaires concentriques à liber intérieur (« formations étoilées » du rhizome de Rheum officinale (en)).

Le feuillage et les parties souterraines sont riches en acide oxalique qui participent à la défense contre les herbivores et sont toxiques pour l'homme si il les consomme en grandes quantités. Des composés anthracéniques (rumicine dans Rumex) et des flavonoïdes (rutine) ont été trouvés chez plusieurs espèces, substances qui présentent des signes d'activité antifongique, antimicrobienne, antivirale, immunostimulante, anti-inflammatoire et antioxydante.

Appareil reproducteur

Les fleurs actinomorphes souvent bisexuées sont soit solitaires, soit regroupées en faux verticilles (cymes condensées pauciflores de fleurs peu développées) disposés en grappes ou en panicules. Le périanthe est pétaloïde ou sépaloïde, formant un périgone trimère de 6 tépales sur deux cycles (type Rumex), ou pentamère de 5 tépales spiralés (par soudure d'un interne et d'un externe) (type Polygonum). Les pièces du périanthe, blanc-verdâtres à rouge, sont libres ou légèrement soudées à la base, et dans ce cas souvent persistantes. L'androcée est composé généralement de 6 étamines (de 2 à 9) à déhiscence longitudinale. Le gynécée est la seule partie homogène de la famille : l'ovaire supère, uniloculaire, contient un unique ovule basal (orthotrope, bitégumenté) et est surmonté de 3 styles libres. La pollinisation est souvent entomophile (anémophilie chez les Rumex, autopollinisation chez Polygonum aviculare), favorisée par un disque nectarifère à la base de l'ovaire. La polycarpie est de règle. Les fruits sont des akènes trigones, souvent protégés par une enveloppe membraneuse (« valves » soudées et accrescentes formées par les tépales) et constituant alors une samare.

Galerie

  • 8741

Polygonum affine

8742

Rumex obtusifolius

Liste des genres

La famille comprend 51 genres répartis en 1200 espèces.

Selon NCBI

Selon DELTA Angio

Selon ITIS

Les principaux genres sont Eriogonum (240 espèces), Rumex (200 espèces divisées en deux sous-genres : les rumex vrais — Eurumex — ou patiences, et les oseilles), Polygonum (170 espèces de renouées), Coccoloba (120 espèces), Calligonum (80 espèces). En France, les deux genres principaux sont Rumex (25 espèces plus quelques naturalisées) et Polygonum (18 espèces plus des naturalisées), auxquels il faut rajouter les genres Fagopyrum (le sarrasin), Rheum (la rhubarbe)5.

Diversité génétique

La polyploïdie et l'aneuploïdie ont joué un rôle important conduisant à une spéciation active au sein de cette famille. Ainsi, Rumex est parfois découpé en quatre genres distincts et de nombreuses sous-espèces selon le degré de polyploïdie. Généralement, les polyploïdes ont une barrière post-zygotique empêchant l'hybridation avec leurs parents ou les hybrides sont incapables de se développer normalement. Cet isolement sexuel immédiat est à l'origine d'une spéciation sympatrique instantanée responsable de la genèse de près de la moitié des espèces actuelles de plantes à fleurs. Plusieurs espèces de Polygonaceae présentent un dimorphisme sexuel et des chromosomes sexuels qui détermineraient le sexe.

Date de dernière mise à jour : 08/05/2025

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