SCROPHULARIACEAE.

SCROPHULARIACEAE

La famille des Scrofulariacées (Scrophulariaceae Juss.) regroupe des plantes dicotylédones gamopétales. Ce sont des plantes herbacées à fleurs irrégulières (zygomorphes), largement répandues autour du monde. Ses fleurs à symétrie bilatérale dont la génétique du développement a élucidé l'organogenèse évoquent souvent un museau de bête par leur rictus et leurs lèvres (muflier) ou un visage (véronique) et lui ont valu jadis le nom de Personées donné par Tournefort.

Elle est la plus grande et la plus hétérogène famille dans l'ordre de Scrophulariales, comprenant environ 3 000 espèces réparties en 280 genres. Ses structures florales varient en effet remarquablement malgré la grande unité fondamentale propre à la famille, hermaphroditisme, gamopétalie, zygomorphie, pentamérie à l'exception de l'ovaire bicarpellé.

Scrophulariaceae

8765

Scrophularia nodosa

Classification de Cronquist (1981)

Règne

Plantae

Sous-règne

Tracheobionta

Division

Magnoliophyta

Classe

Magnoliopsida

Sous-classe

Asteridae

Ordre

Scrophulariales

Famille

Scrophulariaceae

Caractéristiques botaniques

Appareil végétatif

Les plantes de cette famille sont pour la plupart herbacées et annuelles. Certaines grimpent à l'aide des feuilles (lianes du genre Lophospermum (en), Maurandya), d'autres sont des arbrisseaux, et plus rarement des arbustes ou des arbres (Paulownia). La tige cylindrique ou quadrangulaire sans faisceaux bicollatéraux, porte des feuilles exstipulées toujours simples, entières, parfois pennatiséquées (Scrophularia canina). Ces feuilles sont souvent opposées, parfois alternes (molènes) ou verticillées, caduques ou rarement permanentes (Hebe). Quelques genres sont des hémiparasites sur les racines d'autres plantes, particulièrement des Graminées (Rhinanthus, Mélampyres, etc.), d'autres sont également parasites sur les racines (Lathraea).

Appareil reproducteur

L'inflorescence bractéifère terminale est spiciforme (généralement une grappe, un épi ou une panicule), les fleurs étant parfois solitaires axillaires (Gratioles, beaucoup de Véroniques). Les fleurs sont hermaphrodites et à différents degrés de zygomorphie, rarement actinomorphes, avec plan de symétrie médian, parfois en partie cléistogames (Linaires, Scrophulaires). Le calice infère, persistant est gamosépale (formé de 5 ou plus rarement 4 sépales connés entre eux au moins à leur base, formant 4-5 lobes, parfois 2 lèvres), actinomorphe ou zygomorphe ; dans ce dernier cas, le sépale postérieur peut se réduire à une petite dent (diverses Véroniques et Pédiculaires) ou avorter complètement (Euphraise, Rhinanthus, etc.). La corolle caduque est gamosépale (formée de 4 ou 5 pétales soudés) est presque toujours zygomorphe et souvent bilabiée (2 lèvres bien marquées), rarement actinomorphe (Molène). Les deux pétales qui forment la lèvre supérieure sont parfois concrescents dans toute leur longueur, simulant un pétale unique plus grand que les trois autres, ce qui fait paraître la fleur tétramère (diverses Véroniques). Parfois un ou plusieurs pétales sont tendus en éperon ou gonflés à la base. Le tube corollin court ou allongé, est quelquefois fermé à la base de la gorge, formant une sorte de palais (bourrelet formé par la lèvre inférieure). L'androcée est constitué le plus souvent de 4, parfois 5 étamines épipétales. La zygomorphie s'accuse dans l'androcée par l'avortement de l'étamine postérieure (transformée en staminode filiforme ou en écaille) et la didynamie des quatre autres, voire la réduction de plusieurs étamines. Les filets des étamines sont libres, poilus ou glabres, habituellement inégaux ; les anthères sont introrses. Les Scrofulariacée se distinguent des Solanacées par la zygomorphie de leur fleur et leur androcée presque toujours didyname.
La
formule florale est : ou ↓ K ( 4 − 5 ) [ C ( 4 − 5 ) A 5 − 4 − 2 ] G ( 2 ) _ {\displaystyle \downarrow K_{(4-5)}\;[C_{(4-5)}\;A_{5-4-2}]\;G_{\underline {(2)}}}

8766

Diagramme floral de Scrophularia.

8767

Diagramme floral de Verbascum.

Évolution de la classification

Regroupant de nombreux genres en classification classique, les études phylogénétiques ont conduit à en déplacer un grand nombre dans d'autres familles : les Scrofulariacées (orthographe actuelle) ne comprennent ainsi plus guère en APG que les molènes, les scrofulaires ainsi que les Buddleja.

La classification phylogénétique place cette famille dans l'ordre des Lamiales lui-même dans le groupe des Euasterids I.

Genres retirés de la famille des Scrofulariacées

Font désormais partie, depuis APG II, de la famille des Plantaginaceae :


Font désormais partie de la famille des Orobanchaceae :

et les hémiparasites suivants:

Liste complète des genres

En classifications phylogénétiques

Selon Angiosperm Phylogeny Website

Selon NCBI

En classifications classiques

Selon DELTA Angio

Selon ITIS

Selon Catalogue of Life

Pollinisation

Chez la plupart des Scrophulariacées (à l'exception de la Véronique, de la Blattaire, de la Scrophularia ou de l'Euphrasia aux fleurs plus ouvertes), la pollinisation entomogame s'opère essentiellement par des bourdons (genre Bombus et genres voisins) suffisamment forts pour entrouvrir les lèvres de la fleur et s'introduire à l'intérieur de la corolle pour y prélever nectar et pollen ou par des papillons à longue trompe. Certains genres (Penstemon, Castilleja) réalisent une pollinisation ornithogame grâce à la présence de nectaires qui alimentent les Colibris.

Plantes ornementales

Plusieurs Scrophulariacées ont des structures qui jouent un rôle important dans la biologie florale (en) (crêtes, taches colorées, aires poilues ou papilleuses, glandes diverses qui ornent l'intérieur de la fleur ; corolle avec casque, éperon, poche, lèvres étalées ou en cuvette, ou gorge fermée par un palais). Pour ces raisons, beaucoup de Scrophulariacées (calcéolaires, digitales, linaires, mufliers) sont ornementales,

Date de dernière mise à jour : 09/05/2025

Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

Anti-spam