CYSTIDE.

CYSTIDE

Les cystides (du grec ancien κύστις, kústis (« sac »)) sont, chez les champignons basidiomycètes, des cellules stériles se trouvant sur le chapeau, au sein de l'hyménium ou sur le pied. Elles sont responsables de la fine pruine qui caractérise certains champignons et sont souvent simplement qualifiées de poils. Sur les lamelles ou les tubes, elles sont fréquemment intercalées avec des cellules fertiles : les basides. Contrairement à ces dernières, elles ne produisent pas de spores.

Les cystides sont utilisées par les mycologues pour la détermination des champignons. En effet, leurs formes varient considérablement d'un genre à un autre et beaucoup n'en ont pas. Il arrive que des espèces se ressemblent passablement par l'aspect extérieur et ne se distinguent que par leurs cystides. Ces dernières peuvent être très proches de la forme simple en massue des basides, se différenciant uniquement par l'absence de dents porteuses de spores. D'autres, au contraire, peuvent être minutieusement décorées ou montrer des formes extravagantes. Leur rôle biologique est méconnu ; elles pourraient avoir des fonctions d'excrétion ou de sécrétion, de support, de protection, de maintien de l'écartement des lamelles, voire de capteurs sensoriels.

Une riche nomenclature les différencie selon leur emplacement sur le sporophore, selon la forme qu'elles arborent ou selon le contenu et l'épaisseur de leur paroi cellulaire.

Différences entre les poils et les cystides

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Pleurocystides d'Inocybe subochracea

Henri Romagnesi donne cette définition : « La cystide est une cellule stérile, morphologiquement, et le plus souvent chimiquement différenciée, qui est, originellement, caractéristique de l'hyménium, considéré dans sa partie basidifère. [Alors que] le poil est une cellule stérile morphologiquement différenciée, qui est, originellement caractéristique des revêtements ». Il y a donc une tendance à une origine hyméniale et une grande différenciation morphologique chez la cystide alors que le poil est une cellule d'origine superficielle et de forme longiligne assez grêle et peu différencié.

Mais il y a présence de poils dans l'hyménium et de cystides sur le chapeau et le pied. Selon Romagnesi, c'est « la position occupée par les éléments de même aspect, chez les autres espèces du même groupe qui permettra de se rendre compte si, sur l'espèce étudiée, ils sont égarés ou bien dans leur partie ».

Marcel Josserand prend l'exemple de l'analyse au microscope d'un Inocybe cystidié. Le haut du pied est caractérisé par l'abondance de cystides bien formées mais progressivement à mesure de la descente le long du pied, leur paroi s’amincit, l'incrustation distale s'évanouit, le renflement médian disparaît jusqu'à « ressembler à un poil banal parmi les poils banaux ». Ce qui pousse Marcel Josserand à cette réflexion : « les mots séparent et même opposent, des éléments qui, dans la Nature, forment une chaîne ininterrompue ».

Nomenclature selon leur emplacement

  • Acystidié : se dit d'un élément ne comportant pas de cystides ;
  • Dermatocystide : sur la cuticule du pied ou du chapeau ;
  • Piléocystide : (synonyme : pilocystide) sur le chapeau ;
  • Pleurocystides (ou cystide faciale) : sur les faces des lamelles ou les parois intérieures des tubes ;
  • Cheilocystide (ou cystide marginale) : sur les arêtes des lamelles ou les bords des tubes ;
  • Caulocystide : sur le pied ;
  • Endocystide : à l'intérieur de la masse de l'hyménium.

Date de dernière mise à jour : 23/07/2025

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