Phytomyza gymnostoma

Introduction

 La mouche mineuse des Alliacées, Phytomyza gymnostoma (Loew (1858)) est un diptère de la famille des Agromyzidae. Elle a été décrite pour la première fois en 1858 en Pologne (Coman et Rosca, 2011). De 1858 à 1979, celle-ci n’avait pas été signalée comme ravageur des plantes cultivées. Ensuite, cette mouche est recensée dans un nombre croissant de pays avec une migration d’Est en Ouest : Hongrie (1986), Croatie, Slovaquie (1990), Serbie, Monténégro (1992), Slovénie, Autriche, Allemagne (1994), Pologne (1997), Italie (1999), France, Espagne, Suisse, Turquie, Royaume-Uni (2003) (Javoy, 2009). Dans le Nord Pas-de-Calais, cette mouche a été identifiée officiellement en 2008. Tout le développement de P. gymnostoma se réalise sur des alliacées (poireau, oignon, échalote…) (Mazolier et Tron, 2011). En France, 2 vols sont recensés chaque année : le premier, au printemps, touche surtout les oignons et échalotes et le deuxième, en automne, est nuisible principalement sur poireaux. Les premiers signes de l’attaque sont les piqûres de nutrition. Elles sont claires, rondes et disposées de manière linéaire sur les feuilles. Sur oignons de semis ou pépinières de poireaux, si l’attaque survient avant le stade 2 feuilles, ces piqûres peuvent entraîner la mort de la plante. Les larves creusent des galeries rectilignes (mines) dans les feuilles jusqu’au bas de la plante (Picault, 2012). Les jeunes plants touchés se déforment et se recroquevillent, perturbant ainsi leur croissance. Des pourritures secondaires peuvent ensuite envahir la plante et contribuer à sa destruction (Javoy, 2009). Jusqu’à 100% d’attaques ont été enregistrées sur certaines parcelles de poireaux. Certains producteurs, principalement des maraîchers, sont contraints d’arrêter la production de poireaux à cause de ce ravageur émergent et du manque de solutions. La seule méthode efficace est la pose de filets insect-proof mais il faut que ceux-ci soient installés au bon moment et de manière hermétique. Cette solution est très contraignante (coût, charge de travail, augmentation de l’enherbement, création d’un microclimat favorable aux maladies…), les producteurs cherchent donc à réduire au strict minimum l’utilisation de ces filets (Durlin et al, 2015). De nombreuses questions se posent pour “prévoir” les vols, connaître les conditions de développement optimales, la durée des différents stades, la durée moyenne entre l’émergence et la ponte, le temps de conservation des pupes… Pour lutter efficacement contre ce nouveau ravageur, il faut d’abord caractériser sa biologie afin d’ajuster au mieux les méthodes de lutte. La FREDON Nord Pas-de-Calais et le CTIFL ont donc mené des travaux destinés à déterminer l’effet de la photopériode, de la température et de l’humidité sur la durée de différents stades du cycle biologique de P. gymnostoma.

Classification


Règne : Animalia
Embranchement : Arthropoda
Classe : Insecta
Ordre : Diptera
Famille : Agromyzidae
Genre : phytomyza
Phytomyza gymnostoma Loew, 1858
Synonime : Napomyza gymnostoma

Description


N. gymnostoma hiverne sous forme de pupes attachées aux tissus de la plante. Au début du printemps, les adultes émergent. Les adultes sont de petites mouches grisâtres de 3 mm de long, avec une grosse tête jaune. La longueur des ailes varie de 2,9 mm pour les mâles à 4,0 mm pour les femelles. Les pattes sont foncées avec des articulations jaunâtres.
Cette mouche grisâtre mesure environ 3 mm et possède des ailes plus longues que le corps. La larve est un petit asticot mesurant jusqu’à 6 mm. Elle est de couleur jaune pâle. La partie postérieure de la larve est large et munie d’une paire de stigmates, ce qui permet de la différencier de la mouche de l’oignon. La pupe (=chrysalide) est rougeâtre et d’une taille de 3-4 mm.


Dégâts


Ce parasite attaque plus particulièrement le poireau, mais aussi la ciboulette et à une échelle moindre l’oignon, l’ail et l’échalote. Les larves de N. gymnostoma minent les tiges et les bulbesd’Allium, qui deviennent mous et sensibles aux infections fongiques ou bactériennes. Fréquemment, des déformations sévères des feuilles et des tiges fendues sont observées. Les femelles font de nombreuses piqûres d’alimentation, sur les feuilles. Ces piqûres sont le premier signe que les mouches sont actives.
Les œufs sont pondus dans les tissus végétaux, habituellement à la base des feuilles. Les larves minent les feuilles, en descendant dans la tige, et finalement vers le bulbe, puis se transforment en nymphe à l’extrémité de leurs galeries.
Pendant l’été, le ravageur estive sous forme de nymphe à l’intérieur des plantes. Une autre génération d’adultes émerge à la fin de l’été, début de l’automne.
Au printemps, les dégâts sont observés après le premier vol des adultes. Sur les poireaux par exemple, qui sont habituellement petits à cette période de l’année, quelques larves peuvent tuer une plante, si bien qu’un champ infesté peut rapidement présenter un grand nombre de plantes manquantes. En automne, les plantes sont plus grandes et tolèrent des niveaux de populations plus élevées.

Les mouches mineuses (Phytomyza gymnostoma, Loew) ont colonisé les cultures d’alliacées sur pratiquement tout le territoire français. Elles causent des dégâts de plus en plus inquiétants en l’absence de méthodes de lutte utilisables par tous les producteurs. En effet, actuellement, le voile anti-insecte est la seule solution efficace à condition d’être mis en place correctement et au bon moment. Pour mieux connaître la biologie de cet insecte, ses conditions de développement, et ainsi mieux préciser les périodes optimales de protection contre ce ravageur, plusieurs études ont été menées par la FREDON Nord Pas-de-Calais et le Ctifl. Les études menées en conditions contrôlées (salles climatiques, étuves…) et en parcelles permettent de disposer de références essentielles dans un schéma futur de protection intégrée. Les températures autour de 15°C et les conditions humides semblent les plus favorables à cette mouche. Le cycle complet dure environ 122 jours à 15°C.

 

Cette mouche s’attaque à la plupart des Allium : poireau, ciboulette, ail, oignon,… Sur le poireau, les attaques du printemps sont assez spectaculaires dans la pépinière (les feuilles se tordent, jaunissent et finissent par pourrir jusqu’à destruction du plant). En automne, on remarque des galeries au niveau des feuilles, un arrêt de croissance, mais surtout la présence de pupes au niveau du fût qui le rend impropre à la consommation.

Biologie Courant du mois d’avril, la femelle de la mineuse du poireau vient pondre au sommet du feuillage des poireaux. A l’éclosion, les larves vont pénétrer dans les feuilles, sous l’épiderme, et réaliser des galeries sinueuses jusqu’à la base de la plante. Toujours dans leur galerie, les larves vont se transformer en chrysalide et rester dans cet état jusqu’à la fin de l’été. Fin août, apparaissent les adultes, issues de ces chrysalides, qui vont rapidement pondre à nouveau des œufs sur les poireaux. Durant l’hiver, ces larves vont se chrysalider et donner naissance aux adultes au printemps suivant.

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