VIOLACEAE.

VIOLACEAE

Les Violaceae (Violacées) sont une famille de plantes à fleurs dicotylédones de l'ordre des Malpighiales. Elle comprend 800 espèces réparties en 16 à 23 genres. C'est le botaniste August Batsch qui crée cette famille sous le nom de Violariae dans son ouvrage Tabula affinitatum regni vegetabilis en 1802, d'après le nom classique latin du genre type Viola.

Violaceae

9075

Viola tricolor (cultivar)

Classification de Cronquist (1981)

Règne

Plantae

Sous-règne

Tracheobionta

Division

Magnoliophyta

Classe

Magnoliopsida

Sous-classe

Dilleniidae

Ordre

Violales

Famille

Violaceae
Batsch (1802)

Classification APG III (2009)

9076

Classification APG III (2009)

Clade

Angiospermes

Clade

Dicotylédones vraies

Clade

Rosidées

Clade

Fabidées

Ordre

Malpighiales

Famille

Violaceae

Dénominations

Étymologie

Le nom vient du genre type Viola, nom latin de plusieurs fleurs, de diverses couleurs : la « Violette » (Viola alba, Viola lutea, Viola purpurea, pallens viola, leucoïn – du grec leuco, blanc, et ion, violette, la Matthiole, la Giroflée.

La fleur nommée leucoïn devait son nom à ses feuilles couvertes de duvet blanc plutôt qu'à la couleur de ses fleurs qui est variable.

Nom vernaculaires anciens

Pline l'Ancien (23-79) distingue cinq « espèces » de viola : le purpurea, le lutea, l’alba, le marina et le calathiana, mais « elles semblent se réduire à deux espèces, qui se trouvent décrites dans les auteurs grecs, savoir : le viola purpurea sauvage, et les viola cultivés viola alba et lutea... ».

  • Le viola purpurea sauvage ou viola martia est l’ion de Dioscoride (~20 - ~40 apr. J.-C.), qu’il nomma aussi ionia, cybelion, dasypodion et priapeion,
  • L’ion pophyrion ou ion melan est le melanion (viola nigra) de Théophraste (~371 av. J.-C.). Les épithètes pophyrion et melan faisant allusion aux couleurs, respectivement rouge et rouge foncé (noir).

Le poète latin Virgile (70 - 19 av. J.-C.), compara la violette à la jacinthe, dans ces vers :

« Qualem virgineo demessum pollice florem
Seu mollis Violae, seu languentis Hyacinthi.

Qu’importe la fleur coupée par le doigt d’une vierge
Qu'elle soit douce Violette, ou Jacinthe étiolée.
Virgile, Énéide, XI.69 »

« Et nigrae Violae sunt, et Vaccinia nigra

Brune est la Violette, et brun le Vacciet (Jacinthe).
Virgile, Bucolique 10, v39. »

Caractères biologiques et diagnostics

Ce sont des plantes herbacées, rarement annuelles, ou des arbres, arbustes, sous-arbrisseaux pérennes. Les plantes herbacées sont parfois acaulescentes et rhizomateuses. Les Violaceae sont à feuilles alternes ou basales (chez certains ligneux comme Rinorea, elles sont opposées et anisophylles), stipulées et à limbe entier (plus rarement feuilles palmées), denté ou crénelé. Ces plantes sont souvent en touffes basales et sont parfois munies de deux bractées à la base ou vers le milieu de chaque pédoncule. Leurs fleurs sont en général tétracycliques, hermaphrodites (à l'exception des petites fleurs unisexuée du genre Melicytus), pentamères, parfois cléistogames, zygomorphes (actinomorphes chez Rinorea), solitaires, en grappe, thyrses, panicules ou glomérules. Le calice est composé de 5 sépales imbriqués libres (ou soudés légèrement à leur base) et inégaux persistant après la floraison, la corolle de 5 pétales libres imbriqués à confortés, parfois l'abaxial formant un large labelle ou éperon nectarifère à l'arrière, ce qui favorise la pollinisation par entomophilie. L'androcée isostémone à développement centrifuge est constitué de 5 (les deux étamines inférieurs prolongés en un appendice nectarifère qui s’enfonce dans l’éperon), parfois 3 étamines connivents conniventes, à anthères à déhiscence longitudinale, à filet court et qui forment un anneau autour du gynécée, lui-même formé de trois carpelles (parfois deux ou cinq) soudés en un ovaire supère uniloculaire à style unique et à placentation pariétale, contenant de nombreux ovules anatropes bitégumentés. Le fruit est une capsule à trois valves coriaces étalées en étoile et parfois à déhiscence explosive, quelques fois une baie, plus rarement un akène (genre Leonia) avec des graines à embryon droit et albumen abondant et qui, lorsqu'elles sont grosses, sont souvent arillées.

C'est une famille cosmopolite des régions froides à tropicales mais seul le genre Viola (400 espèces) est largement réparti.

En France, elle n'est représentée que par les genres suivants :

Liste des genres

9077

Pensée, variété horticole.

9078

Pensée, variété sauvage.


Selon "The Plant List" (16 juillet 2012) :

Selon Angiosperm Phylogeny Website (11 décembre 2016) :

Selon NCBI (11 décembre 2016) :

Selon DELTA Angio (11 décembre 2016) :

Selon ITIS (11 décembre 2016) :

Famille des Violaceae

Violacées Batsch.

Y compris les Alsodeiaceae JG Agardh, Leoniaceae DC., Retrosepalaceae Dulac

Port et forme des feuilles. Herbes, arbustes, lianes ou arborescentes (rarement). Herbes à agrégation basale de feuilles, ou sans agrégation basale ni terminale. Autoporteuses ou grimpantes. Mésophytes ou hélophytes. Feuilles alternes (généralement) ou opposées ; spiralées ; pétiolées, ou pétiolées et subsessiles, ou subsessiles ; non gainantes ; non glanduleuses ; simples ; épulvinées. Limbe entier (généralement) ou disséqué ; lorsqu'il est disséqué, pennatifide ; pennatinervé ou palmatinervé ; nervé croisé. Feuilles stipulées. Stipules libres les unes des autres. Feuilles sans méristème basal persistant. Domaties présentes dans la famille (Rinorea) ; se manifestant par des creux (principalement) ou des touffes de poils.

Anatomie foliaire. Épiderme mucilagineux souvent présent. Stomates présents ; anisocytaires ou paracytiques.

Hypoderme adaxial présent ou absent. Limbe dorsiventral (généralement) ou centré. Nervures foliaires mineures sans cellules de transfert de phloème (Viola).

Anatomie de la tige. Nœuds trilacunaires. Tissu vasculaire primaire en cylindre, sans faisceaux séparés, ou constitué d'un anneau de faisceaux. Épaississement secondaire se développant à partir d'un anneau cambial conventionnel. Xylème avec ou sans fibres libriformes ; avec vaisseaux. Parois terminales vasculaires scalariformes, ou simples, ou scalariformes et simples. Parenchyme du bois clairsemé, paratrachéal (ou absent).

Type reproducteur, pollinisation. Fleurs fertiles hermaphrodites. Plantes hermaphrodites (parfois cléistogames). Pollinisation entomophile.

Morphologie de l'inflorescence, des fleurs, des fruits et des graines. Fleurs solitaires (axillaires) ou regroupées en « inflorescences » ; lorsqu'elles sont solitaires, axillaires ; lorsqu'elles sont regroupées, en cymes, en racèmes, en capitules ou en panicules. L'unité d'inflorescence ultime est cymeuse. Les inflorescences sont généralement en racèmes, en panicules ou en capitules. Fleurs (bi-)bractéolées ; parfumées ou inodores ; quelque peu irrégulières à très irrégulières (généralement), ou régulières. L'irrégularité florale concerne le périanthe, ou concerne le périanthe et l'androcée. Fleurs : 5 mères ; cycliques ; tétracycliques. Hypanthium libre absent.

Périanthe à calice et corolle distincts ; 10 ; 2 verticillés ; isomère. Calice 5 ; 1 verticillé ; polysépale (généralement plus ou moins) ou gamosépale (à la base). Lobes du calice nettement plus longs que le tube. Calice inégal mais non bilabié, ni régulier ; appendé à la base (par exemple Viola), ou ni appendé ni éperonné ; persistant (souvent) ; imbriqué, ou ouvert en bouton ; avec le membre médian postérieur. Corolle 5 ; 1 verticillée ; polypétale ; imbriqué (généralement, avec estivation descendante), ou tordu ; inégal mais non bilabié (généralement), ni régulier ; éperonné (le membre antérieur élargi, souvent), ou non éperonné. Pétales griffus, ou sessiles.

Androcée 5. Membres androcées libres du périanthe ; libres les uns des autres, ou cohérents ; souvent 1 adelphe (formant un cylindre autour de l'ovaire) ; 1 verticillé. Androcée exclusivement d'étamines fertiles. Étamines 5 ; isomères au périanthe ; oppositisépales ; alternant avec les membres de la corolle. Anthères cohérentes (souvent), ou connivent, ou séparées les unes des autres ; adnées ; introrses ; tétrasporangiées ; appendiculées (les deux membres antérieurs souvent appendiculés ou éperons, le connectif souvent prolongé), ou non appendiculées. Endothécie développant des épaississements fibreux. Épiderme de l'anthère persistant. Microsporogénèse simultanée. Les tétrades de microspores initiales sont tétraédriques, ou isobilatérales, ou décussées. Paroi de l'anthère initialement avec plus d'une couche intermédiaire (2 à 4). Tapetum glandulaire. Grains de pollen aperturés ; 3(–5) ajourés ; colporés ; 2-loculaires (chez Ionidium et Viola).

Gynécée (2–)3(–5) carpelle. Carpelles réduits en nombre par rapport au périanthe (habituellement), ou isomères avec le périanthe. Le pistil est unicellulaire. Gynécée syncarpe ; eu-syncarpe ; supère. Ovaire uniloculaire ; 1 loculaire. Le carpelle « impair » est antérieur. Gynécée stylé ou non stylé (Mélicytus). Styles 1 (de formes diverses). Stigmates 1 ou 3–5 (Mélicytus) ; tronqués (ou appendiculés) ; type sec ; papillaires ; type Groupe III. Placentation pariétale. Ovules dans la cavité unique 1–100 (à « nombreux ») ; arillés ; anatropes ; bitégumes ; crassinucellés. Tégument externe contribuant au micropyle, ou ne contribuant pas au micropyle. Développement du sac embryonnaire : type Polygonum. Noyaux polaires fusionnant seulement après la fécondation de l'un d'eux, ou fusionnant simultanément avec le gamète mâle (?). Cellules antipodales formées ; 3 ; non proliférantes ; éphémères (généralement) ou persistantes (Hybanthus concolor). Synergides souvent crochus (mais rarement avec un appareil filiforme). Formation d'un endosperme nucléaire. Embryogénie asterad.

Fruit charnu ou non charnu ; déhiscent ou indéhiscent ; une capsule, ou une baie, ou une noix (rarement). Capsules loculicides et valvulaires. Fruit, lorsqu'il est capsulaire, élastiquement déhiscent. Graines endospermiques. Albumen huileux. Graines ailées ou aptères. Cotylédons : 2 (plats) ; plats. Embryon chlorophyllien (8 espèces de Viola) ; droit.

Plantule. Germination phanérocotylaire.

Physiologie, biochimie. Non cyanogène. Alcaloïdes présents ou absents. Iridoïdes non détectés. Proanthocyanidines absentes. Flavonols présents ; kaempférol, ou kaempférol et quercétine. Acide ellagique absent (4 genres, 4 espèces). Saponines/sapogénines présentes ou absentes. Accumulation d'aluminium démontrée. Inuline enregistrée (dans Ionidium). C3. Physiologie C3 enregistrée directement dans Viola. Anatomie de type non C4 (Viola).

Géographie, cytologie. Zone froide à tropicale. Cosmopolite. X = 6–13, 17, 21, 23.

Taxonomie. Sous-classe des Dicotyledonae ; Crassinucelli. Super-ordre des Violiflorae de Dahlgren ; Violales. Sous-classe des Dilleniidae de Cronquist ; Violales. Angiospermes de base APG 3 ; eudicotylédones de base ; Super-ordre des Rosanae ; fabid ; Ordre des Malpighiales.

Espèce 900. Genres 21 ; Agatea, Allexis, Amphirrhox, Anchietea, Corynostylis, Decorsella, Fusispermum, Gloeospermum, Hybanthus, Hymenanthera, Isodendron, Leonia, Mayanaea, Melicytus, Noisettia, Orthion, Paypayrola, Rinorea, Rinoreocarpus, Schweiggeria, Alto.

Utilisations économiques, etc. Plus de 120 espèces de Viola sont cultivées comme plantes ornementales.

Date de dernière mise à jour : 01/06/2025

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