AQUARIOPHILIE.

AQUARIOPHILIE

L’aquariophilie est un loisir qui consiste à s'occuper d'animaux et de plantes aquatiques dans un aquarium, une mare ou un bassin d'ornement en mettant en valeur l'aspect esthétique d'un milieu aquatique.

Depuis les années 1850, le nombre d'aquariophiles amateurs ou éclairés n'a cessé d'augmenter et la découverte de l'électricité a permis des avancées techniques importantes comme les systèmes d'éclairage et de filtration indispensable à la santé des animaux aquatiques.

La reconstitution d'une nature sauvage et lointaine transporte l'observateur, le fait rêver et le relaxe. Le marché de l'aquariophilie connaît une croissance constante et forte (15 % par année) depuis le début des années 1950 et ce loisir est devenu populaire aux États-Unis, en Europe et en Asie.

Introduction

 L'aquariophilie consiste à reproduire et maintenir en captivité des animaux aquatiques en mettant en valeur l'aspect esthétique des animaux et du décor, ce qui la différencie de l'aquaculture dont le but est la production agro-alimentaire. L'aquarium est alors utilisé comme une vitrine ornementale sur un monde habité différent, il devient un centre d'attraction qui remplace les photos, les tableaux ou la télévision. L'aquariophilie est aussi une pratique naturaliste exploitant l'aquarium comme outil d'observation et de pédagogie écologiques.

La couleur verte souvent dominante, le silence et le spectacle vivant captivent l'attention. La reconstitution d'une autre région du monde transporte l'observateur et le fait rêver. L'aquarium offre une lucarne sur un havre de paix, un élément de retour à la nature et libère du stress. Les enfants comme les adultes apprécient l'observation quotidienne d’une nature normalement inaccessible. Il existe des adeptes d'aquariophilie de tout âge, des adolescents aux retraités. Ce peut être des néophytes, des amateurs, voire des professionnels ou des passionnés. Les passionnés d'aquarium y consacrent tout leur temps et toute leur énergie.

Un aquarium demande peu de place, sauf bacs très volumineux comme aux USA et il permet à des gens qui n'ont pas la place nécessaire pour un chat ou chien de posséder des animaux de compagnie. Les poissons sont des animaux silencieux, ils n'endommagent pas l'habitat et ne dérangent pas les visiteurs.

Au-delà du simple fait d'admirer des animaux et des plantes, l'aquariophilie consiste à maintenir un ensemble varié de plantes et d'animaux, dont le choix dépend autant des goûts du propriétaire que des caractéristiques de l'eau et du climat : eau de mer, ou eau douce, eau saumâtre, tropicale ou tempérée. Le pratiquant cherche à comprendre et reproduire des règles de la nature, dans le but de maintenir dans son équilibre écologique une tranche de nature reconstituée.

L'aquariophilie était autrefois pratiquée par des savants dans leur laboratoire, le milieu clos de l'aquarium se prêtant bien à l'observation de phénomènes écologiques et des mécanismes qui régulent les relations entre les êtres vivants et leur milieu. L'aquariophilie est maintenant populaire au point qu'il existe des rayons spécialisés dans les magasins à grande surface, des animaleries dédiées uniquement à l'aquariophilie, ainsi que des magazines spécialisés, forums ou réseaux sociaux, et des aquariums publics.

Histoire

 

Si l’on définit l'aquariophilie comme le fait de maintenir des poissons en milieu clos pour l'agrément et non l'alimentation, les premiers aquariophiles furent probablement les Sumériens : des bassins décoraient en effet les temples dédiés au dieu poisson Oannes (premier des sept Apkallu). Les Sumériens ont également inventé l'écriture et leurs écrits contiennent de nombreuses références aux poissons.

En Occident et en Chine, on trouve de nombreux vestiges de bassins datant du Ier millénaire av. J.-C.. Les piscina des domus Romains, parfois agrémentés de fontaines, abritent diverses variétés de poissons, d'invertébrés et de plantes aquatiques. Dans ses Lettres à Atticus, Cicéron critique régulièrement les piscinarii, des passionnés de bassins qu'il définit comme plus soucieux du bien-être de leurs poissons que de l'avenir de la République romaine. Les Chinois furent les premiers à créer une variété à but spécifiquement esthétique : le fameux poisson rouge vers le Ier millénaire av. J.-C.. En 1369, l'empereur chinois Hongwu lance une fabrique de porcelaine qui produit de grands récipients destinés à accueillir des poissons rouges ; avec le temps ces pots ressembleront de plus en plus au « traditionnel » bocal à poisson rouge moderne. Les peuples chinois sont en grande partie à l'origine de nombreuses sélections de cet animal. En Asie du Sud-Est, le combattant du Siam est élevé depuis plusieurs siècles pour son agressivité afin de participer à des combats sur le même principe que les combats de coqs durant lesquels les spectateurs font des paris sur le gagnant.

En Occident, les carassins sont les premiers poissons importés pour la maintenance en bac. Au XVIIIe siècle régnait à la cour de Versailles la mode des poissons rouges connus sous le nom de cyprins dorés ou daurades de Chine.

C'est une femme, Jeanne Villepreux-Power, qui inventa les premières formes d’aquarium dès 1832, pour ses expérimentations sur les Argonautes, mollusques qui abondaient à Messine. Ses « cages à la Power » ont été fabriquées pour leur observation. Cette pionnière de la biologie marine, honorée à son époque — en 1839, Jeanne sera admise comme membre correspondant de la célèbre Zoological Society de Londres, comme de 18 autres académies, très rare honneur pour une femme —, a été oubliée et l'on redécouvre ses travaux seulement depuis 1990.

En 1836, peu après avoir inventé le précurseur du terrarium moderne, le Dr Nathaniel Bagshaw Ward (1791-1868) propose d'utiliser son invention pour des animaux tropicaux, ce qu'il fait en 1841 avec des plantes aquatiques (et des poissons factices). En 1838, Félix Dujardin annonce détenir un aquarium d'eau de mer, bien qu'il n'utilise pas encore ce terme. En 1846, Anna Thynne maintient en vie des coraux durs et des algues marines pendant presque trois ans à Londres. À la même époque, Robert Warington expérimente un bac de treize gallons contenant des poissons rouges, des Vallisneria et des escargots, créant ainsi l'un des premiers aquariums biologiquement équilibrés ; il publie ses découvertes en 1850 dans le journal scientifique de la Chemical Society.

Au Royaume-Uni, l'aquariophilie est devenue populaire à la suite de la Grande Exposition de Londres en 1851, et, en 1853, le premier grand aquarium public a ouvert ses portes au zoo de Londres.

En 1869 le naturaliste français Pierre Carbonnier a commencé à élever des poissons exotiques : Macropodus opercularis rapporté de Chine en 1869, et le Combattant en 1874. Il a également été directeur de l'Aquarium du Trocadéro à l'Exposition française 1878.

Dans les années 1870, les premiers clubs d'aquariophiles apparaissent en Allemagne. Les États-Unis suivent bientôt avec, en 1858, la publication du livre The Family Aquarium par Henry D. Butler, l'un des premiers livres traitant uniquement d'aquariophilie aux États-Unis. Le premier club aquariophile américain a été fondé à New York en 1893. Le New York Aquarium Journal, publié pour la première fois en octobre 1876, est considéré comme le premier magazine aquariophile du Monde.

C'est en 1908 que les premiers poissons vivants sont importés d'Amérique du Sud en Europe. Le guppy fut ainsi la première espèce largement importée. Il a été immédiatement apprécié par les aquariophiles pour ses qualités de reproducteur et ses nombreuses couleurs et formes.

L'aquariophilie est devenue bien plus populaire avec l'électrification des maisons. L'électricité a permis de grandes avancées technologiques dans ce domaine, en permettant l'éclairage artificiel de même que l'aération, la filtration et le chauffage de l'eau. Les sacs d'emballage plastique ont fait leur apparition dans les années 1950, facilitant grandement l'expédition de poissons vivants. Dans les années 1960 un grand pas est franchi : l'armature métallique rendant jusqu'alors quasiment impossible l'établissement d'aquariums d'eau de mer à cause de la corrosion, est supplantée par la construction d'aquariums en verre collé à la suite du développement des colles silicones.

Avec la diversification des équipements d’aquariophilie s'est développé dans les années 1990 l'art de l'aquascaping.

 

Le milieu naturel

 

En aquariophilie, l'aquarium est utilisé comme une vitrine sur un milieu naturel, ou l'aquariophile met en valeur l'aspect esthétique des animaux et du décor. Une pratique courante des débutants, et parfois décriée des puristes, est de faire se côtoyer dans un même aquarium des plantes et des animaux qui ne se rencontrent pas dans la nature, dans un mélange hétéroclite, plus ou moins esthétique suivant les cas.

Les aquariophiles amateurs ou expérimentés s'intéressent plutôt à reconstituer le plus fidèlement possible un biotope déterminé, et que tout concorde : eau, sol, plantes et poissons. Les sujets privilégiés sont les biotopes très poissonneux tels que le bassin d'Amazonie (avec beaucoup de plantes), les grands lacs africains (lac Tanganika et lac Malawi (avec une majorité de roches)), les rivières d'Asie, les mers tropicales ou les récifs de corail. La flore, la faune, mais également les caractéristiques physico-chimiques de l'eau diffèrent d'un biotope à l'autre.

Une autre pratique est celle de l'aquarium hollandais, dans lequel une place prépondérante est donnée aux plantes. Dans ce type de biotope des plantes provenant de plusieurs régions du monde peuvent cohabiter, les poissons n'ont qu'un rôle utilitaire, et le travail de l'aquariophile ressemble davantage à celui d'un horticulteur. Comme son nom l'indique, cette pratique est populaire aux Pays-Bas.

Un bassin de jardin est parfois utilisé comme place pour un biotope naturel. Il est alors équipé de plantes et d'animaux résistant au climat local. Dans les régions tempérées, des poissons tropicaux y sont placés durant la saison d'été. Un tel biotope peut être laissé à l'abandon durant de longues périodes. Les animaux qui s'y trouvent peuvent cependant être attaqués par la faune locale.

Les zoos, ainsi que les écoles, se servent souvent d'aquariums comme outils pédagogiques, pour présenter les animaux dans des conditions qui rappellent celles de leur milieu naturel.

Date de dernière mise à jour : 04/05/2025

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