Introduction.

Introduction

Créé par Hensen en 1886 (du grec planktós = errant) pour désigner l’ensemble des organismes qui flottent dans les eaux, le terme de plancton s’est évadé depuis peu du langage scientifique pour pénétrer dans la langue courante.

Habitant la pleine eau, les organismes du plancton s’opposent aux organismes vivant au fond de la mer : à ceux qui y sont fixés ou enfouis, mais aussi à ceux qui, bien que nageurs, ne s’écartent guère de plus de quelques mètres des rochers, des herbiers, des sables ou des vases.

Les éléments du plancton, s’ils sont capables de nager parfois activement, ne peuvent le faire de façon soutenue : ils sont entraînés la plupart du temps par des déplacements des eaux dans lesquelles ils se trouvent :  ils sont, le plus souvent, le jouet des courants.

On parle souvent de « poussières d’étoiles », mais il existe aussi des « poussières de mer » qui au microscope, ont des allures d’extraterrestres. Elles vont, par milliards de milliards errer dans la mer, à la fois essentielles et éphémères, translucides et frêles comme une ébauche de la vie. Sans ces poussières, dont la fragile existence ne tiens qu’à quelques dixièmes de degrés, à une variation de sels minéraux ou de lumière, la vie marine n’existerait pas.

 Qu’elles soient végétales ou animales, elles constituent ce que l’on appelle le plancton.

Le meilleur moyen de faire comprendre la nature du plancton est de décrire rapidement son mode habituel de récolte : derrière une embarcation est entraîné, à vitesse réduite, un cône en soie ou en nylon. L’eau filtre à travers le tissu et les organismes, qui se trouvent retenus par les fibres entrecroisées s’accumulent peu à peu vers la pointe du cône. Celui-ci se termine par un collecteur aisément détachable. Après quelques minutes ou quelques dizaines de minutes, suivant l’abondance, le filet est remonté à bord et l’eau du collecteur vidée dans un bocal. Dans ce dernier se trouvent concentrés les organismes qui étaient auparavant épars dans un grand volume d’eau et le plancton se montre comme un grouillement d’êtres vivants, pour la plupart transparents, et dont la diversité des formes ou la délicatesse des couleurs n’apparaîtront vraiment que sous un grossissement de dix à trente fois.

Le plancton est aussi beau que bon. Deux gouttes d’eau ne se ressemblent jamais. Chacune contient une vie intense. Les divers planctons se livrent des guerres incroyables dans un univers invisible. Or si le plancton disparaît l’humanité disparaît avec lui.

La dégradation des ressources de la mer n’est pas uniquement imputable aux pêcheurs, que l’on cible trop facilement comme uniques responsables parce qu’ils surpêchent. L’ensemble des activités humaines est en cause, au risque de voir disparaître le poisson, avec en premier lieu, la base de la chaîne alimentaire marine, le plancton.

Suivant les dimensions du plancton on distingue le macroplancton du microplancton. Le macroplancton (du grec makros = grand) est en principe bien visible à l’œil nu ; pour être plus précis disons que ses dimensions moyenne sont supérieures à quelques millimètres. Dans ce macroplancton les formes les plus petites sont prises couramment au filet. Il n’en est pas de même pour les organismes plus grands qui ont capturés depuis la surface à l’aide d’épuisettes plates ou de seaux, ou en plongée, dans des sacs de matière plastique. C’est le cas par exemple des méduses acalèphes qui dépassent souvent 10 cm de diamètre. A ce groupe appartient une des plus grandes formes connues du plancton le méduse des eaux arctiques Cyanea capillata, qui atteint un diamètre de 2 m et traîne sous son disque des tentacules de plus de 10 m. Le microplancton (du grec mikros = petit) comprend les organismes dont les dimensions moyennes ne dépassent pas quelques millimètres. Sa limite inférieure est définie par les capacités mêmes des filets : les mailles les plus fines que puissent présenter les soies ou nylons à bluter sont de l’ordre de 50 microns (le micron est égale à un millième de millimètre ; en abrégé µ) et les éléments les plus petits du microplancton ont ainsi une dimension moyenne d’une cinquantaine de microns. Mais il est encore des êtres planctoniques qui passent à travers les mailles des filets les plus fins et qui nécessitent d’autres modes de récolte, centrifugation, sédimentation, filtration spéciale ou encore la méthode indirecte des cultures. Tous ces organismes, dont les plus petits sont bactéries, avec une taille de l’ordre du micron, constituent le nannoplancton. (Pour le plancton inférieur à microns s’emploie parfois le terme d’ultraplancton).

Suivant le mode de nutrition le plancton se divise d’autres part en deux grands groupes : le plancton à nutrition du type végétal forme le phytoplancton ; ce plancton végétal est capable de synthétiser, comme nous le verrons, sa propre substance. Le plancton qui se nourrit de proies constitue le zooplancton animal. Si nous tenons compte maintenant de la répartition du plancton dans la mer nous pouvons distinguer l’épiplancton des couches superficielles, le mésoplancton des couches intermédiaires et le bathyplancton des profondeurs abyssales. Enfin, en faisant intervenir cette fois le cycle biologique, l’holoplancton, dont les éléments, qu’ils soient œufs, larves ou adultes, sont toujours planctoniques, s’oppose au méroplancton réunissant les organismes qui connaissent, pendant une certaine part de leur vie, soit une phase fixée ou benthique soit une période nageuse au sein du necton. Les œufs d’oursins donnent des larves bizarres, les plutéus, qui mènent quelques semaines une vie planctonique avant de se métamorphoser en de minuscules oursins vivant sur le fond ; des œufs flottants des sardines sortent des larves qui, d’abord planctoniques, se transforment en jeunes poissons capables de nager suffisamment pour ne plus être le jouet des courants. Dans ces deux cas la vie planctonique n’occupe qu’une part de sa vie complète de l’individu et c’est que rappelle même de méroplancton (du grec meros = part).

Date de dernière mise à jour : 17/09/2025

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