Gloeosporium orbiculare - Anthracnose ou Nuile rouge

Gloeosporium orbiculare -  Anthracnose ou Nuile rouge

Gloeosporium orbiculare (syn. Colletotrichum orbiculare) est une espèce de champignons ascomycètes de la famille des Dermateaceae.

C'est un champignon phytopathogène, responsable de l'anthracnose des Curcubitacées, ou nuile rouge.

La forme téléomorphe (sexuée) est Glomerella lagenaria.

Gloeosporium orbiculare

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Symptômes sur feuille de concombre (Cucumis sativus L.)

Classification selon Catalogue of Life

Règne

Fungi

Embranchement

Ascomycota

Classe

Leotiomycetes

Ordre

Helotiales

Famille

Dermateaceae

Genre

Gloeosporium

Nom binominal

Gloeosporium orbiculare
(Berk.) Berk. 18761

Taxinomie

Synonymes

Selon Catalogue of Life (17 août 2015) :

  • Colletotrichum lagenaria (Pass.) Ellis & Halst. 1893
  • Colletotrichum oligochaetum Cavara 1889
  • Colletotrichum orbiculare (Berk.) Arx 1957
  • Cytospora orbicularis Berk. 1838
  • Fusarium lagenaria Pass. 1871
  • Gloeosporium lagenaria (Pass.) Sacc. & Roum. 1880
  • Glomerella cingulata var. orbiculare S.F. Jenkins & Winstead 1962
  • Glomerella lagenaria (Pass.) F. Stevens 1931 (téléomorphe)
  • Myxosporium orbiculare (Berk.) Berk. 1860
  • Sirogloea orbicularis (Berk.) Arx 1957

Liste des non-classés

Selon NCBI (17 août 2015) :

  • non-classé Colletotrichum orbiculare MAFF 240422

Classification : Fungi, Ascomycota, Sordariomycetes, Sordariomycetidae, Incertae sedis, Glomerellaceae
- téléomorphe : Glomerella lagenaria (Pass.) F. Stevens [comme 'lagenarium'], (1931)
- synonymie : Colletotrichum lagenaria (Pass.) Ellis & Halst. [comme 'lagenarium'], (1893)
- dénomination anglaise : anthracnose ; dénomination espagnole : antracnosis


En préambule, soulignons qu'on désigne sous le nom de nuiles des cucurbitacées, deux maladies fongiques bien différentes entraînant l'apparition de lésions caractéristiques sur les fruits :
- la 
nuile grise ou cladosporiose induite par 
Cladosporium cucumerinum ;
- la 
nuile rouge (dénommée autrefois « Picotte » dans le Sud-ouest de la France), qui est provoquée par Colletotrichum orbiculare, l'agent de l'anthracnose des cucurbitacées. Cette maladie est inféodée aussi bien aux régions tempérées qu'aux zones de production subtropicales et tropicales.

L'anthracnose est connue depuis la fin du 19ème siècle ; en effet, cette maladie fut décrite pour la première fois en Italie en 1867. Elle est largement répartie dans le monde, sur tous les continents, et sévit surtout dans les pays à climat humide et/ou dans ceux où l'emploi de la protection chimique des plantes est assez faible. Notons aussi qu'elle affecte plus ou moins de nombreuses cucurbitacées. Elle a été signalée sur calebasse, citrouille, concombre, courge, courge spaghetti, courgette, christophine, giraumon, margose, melon, pastèque, pâtisson, potiron, Luffa spp. Momordica charantia ...

Les conséquences économiques de l'anthracnose sont très variables d'un pays à l'autre. Lorsque cette maladie se manifeste, ses répercussions ne sont pas négligeables, entraînant notamment une baisse de rendement, une diminution de la qualité des fruits, et des pertes en cours de stockage et de commercialisation.

En France, l'anthracnose est devenue une "curiosité" que l'on observe parfois dans les jardins d'amateurs, essentiellement sur melon, pastèque et quelques courges. Ce champignon est probablement très sensible aux fongicides, leur emploi sur cucurbitacées a contribué à le contrôler et l'éliminer progressivement.

De nombreuses cucurbitacées sont affectées par l'anthracnose. Colletotrichum orbiculare peut s'attaquer aussi bien aux plantules en pépinière qu'aux plantes adultes, occasionnant des symptômes sur les organes aériens des plantes : feuilles, tiges, et notamment les fruits. Soulignons que ces symptômes sont plutôt identiques entre espèces de cucurbitacées. C'est pour cette raison que nous ne les détaillerons pas pour chacune d'entre-elles, mais qu'une description assez générique est proposée. Ajoutons enfin qu'ils apparaissent plutôt, dans un premier temps, sur quelques plantes localisées en foyers.

En France, ce sont surtout les fruits des courges qui sont affectés. Des petites taches graisseuses, chancreuses et/ou liégeuses sont d'abord observées sur  ces derniers. Par la suite, elles deviennent rondes à ovales, déprimées, cicatrisant mal en périphérie et prenant une teinte brune à noire (figures 1 à 4). Soulignons que ces lésions sont souvent recouvertes par des ponctuations noires (stromas)  et de masses gélatineuses rose saumon (acervules productrices de nombreuses spores) à l'origine de l'appellation nuile rouge. Ces fructifications sont parfois disposées en cercles concentriques (figures 5 et 6) et qu'un feutrage mycélien blanc est visible sur les lésions. Soulignons que les symptômes sur ces derniers peuvent apparaître aussi bien en cours de culture que durant leur conservation et leur commercialisation.

 


Sur feuilles, C. orbiculare provoque d'abord des petites taches huileuses, devenant rapidement brunes à brun rougeâtre, puis nécrotiques. Celles-ci se prolongent parfois sur les nervures ou s'initient à partir de ces dernières. De forme circulaire à quelque peu angulaire, leur taille peut dépasser 1 cm et elles peuvent être entourée d'un halo translucide à jaunâtre. Les tissus au centre des lésions finissent par se dessécher et peuvent se détacher du limbe.
Signalons que les attaques sur feuilles se produisent plus particulièrement dans les cultures de pleins champs. Elles peuvent être à l'origine de défoliations, parfois rapides et importantes, et ainsi augmenter les dégâts sur fruits liés aux effets du soleil.
En fonction des espèces affectées, les confusions de diagnostic sur feuilles sont possibles avec plusieurs autres maladies aériennes des cucurbitacées : la cladosporiose surtout, mais aussi l'alternariose, la septoriose.

Sur les tiges et les pétioles, ce champignon forme des lésions huileuses plus ou moins allongées et légèrement déprimées desquelles perle parfois un exsudat brun. Si les conditions climatiques sont favorables, ces lésions s'étendent, confluent et se couvrent aussi de petites masses roses à orangées. Notons qu'elles peuvent se développer à tout endroit de la tige et des pétioles, et les fragiliser. C'est notamment le cas lorsqu'elles ont donné lieu à des éclatements.

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Biologie, épidémiologie

Colletotrichum orbiculare se conserve durant l'hiver dans le sol, en particulier sur les débris végétaux, ou à partir de fumiers à paille persistant jusqu'à 5 années sur ces derniers. Les masses stromatiques (figure 1), qu'il forme sur les fruits, représentent une forme de conservation certaine. 

De plus, c'est un 
champignon dit séminicole car il peut se maintenir aussi sur les graines qui se contaminent lors de leur extraction à partir de fruits infectés. 

Ajoutons qu'il se conserve probablement sur diverses cucurbitacées cultivées ou sauvages dans les régions où les conditions climatiques permettent leur développement toute l'année. Il a été signalée sur : calebasse, citrouille, concombre, courge, courge spaghetti, courgette, christophine, giraumon, margose, melon, pastèque, pâtisson, potiron, Luffa spp., Momordica charantia ...

 

  • Pénétration et invasion

Les conidies de C. orbiculare germent à la surface des organes végétaux pollués, et forment un appressorium, à l'extrémité du court tube germinatif, qui lui permet de se fixer et de pénétrer directement les tissus. Notons que la production de mélanine par ce champignon serait essentielle à sa pénétration dans la plante hôte. Par la suite, le mycélium, principalement intracellulaire, envahit les tissus. L'invasion a lieu en approximativement 72 heures après l'arrivée de spores sur les organes végétaux, et les premiers symptômes apparaissent en moins d'une semaine après l'infection.
 

  • Sporulation et dissémination

Comme nous l'avons précisé précédemment, C. orbiculare produit en cinq jours environ, si les conditions climatiques le permettent, des acervules (figures 2 et 3) sur les lésions foliaires ou sur celles localisées sur les tiges et les fruits. Ces structures, matérialisant sa reproduction asexuées, génèrent d'abondantes conidies (13-19 x 4-6 µm) (figure 4) regroupées sous la forme d'un mucus qui sont disséminées de différentes façons :
- par l'
eau et les éclaboussures d'eau survenant à la suite de pluies, de ruissellements, de condensations, ou d'irrigations par aspersion ;
- par le 
vent transportant notamment les fines gouttelettes d'eau. Ainsi, la maladie se propage souvent rapidement au cours de gros orages venteux ; 
- par les 
ouvriers durant les opérations culturales et les outils agricoles ;
- par certains 
insectes.

Notons que les 
graines contaminées contribuent également à la dissémination de cette maladie, et parfois sur de longues distances. 

La forme parfaite ou téléomorphe de ce champignon est rarement observée dans la nature.

  • Conditions favorables à son développement

L'humidité surtout, la température à un moindre degré, influencent les épidémies d'anthracnose sur cucurbitacées.

Les contaminations ont souvent lieu à la suite de périodes humides, à la faveur des pluies et d'irrigations par aspersion. Elles s'effectuent par exemple en 24 heures à 100% d'humidité et pour des températures comprises entre 19 et 24°C. Notons que les spores germent à des températures comprises entre 5 et 30°C, elles résistent mal à la dessiccation une fois disséminées. L'appressorium est au contraire très résistant. De plus, la fréquence des infections croit proportionnellement avec la durée d'humidité des feuilles, ceci quelque soit la température. La température optimale d'infection se situerait entre 21 et 24°C.

Quelques études réalisées dans divers pays complètent ces données notamment :
- en Chine, l'anthracnose se manifesterait surtout entre 20 et 30°C, et son extension serait réduite à une température de l'air inférieure à 20°C. Les conditions optimales sont des températures comprises entre 25-30°C, plus 50 mm de précipitations et une humidité relative supérieure à 80 % ;
- en Inde, durant la période des moussons, les taux d'infection seraient maximum à des températures comprises entre 25 et 32°C, et une humidité relative supérieure à 90 % le matin et de 80 % le soir, associée à des précipitations.

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Fig. 1

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Fig. 3

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Fig. 4

Méthodes de protection

L'anthracnose ne nécessite normalement pas en France de traitements fongicides spécifiques sur courgette, et à un moindre degré sur courges. Cette maladie n'est normalement pas dommageable sur ces cucurbitacées. De plus, les traitements anti-oïdium réalisés sur la culture suffisent à limiter le développement du champignon responsable. Si ce n'est pas le cas, nous vous conseillons de suivre les mesures suivantes.

 

  • En cours de culture

Si des symptômes de Colletotrichum orbiculare sont observés sur des jeunes fruits, voire d'autres organes aériens, des pulvérisations de fongicides doivent être réalisées. Plusieurs matières actives ou associations de matières actives* sont homologuées pour un usage « anthracnose » sur courgette en France  (e-phy). Notons que les applications devront être renouvelées tous les 10 jours et après chaque pluie. Leur efficacité est parfois limitée car il est souvent difficile d’atteindre le champignon sur les fruits. 

Il convient d'éviter les 
irrigations par aspersion. Si elles sont indispensables, elles seront réalisées le matin afin que la végétation ressuie rapidement en cours de journée. Si les attaques interviennent sous abris, ce qui est plutôt rare, il est souhaitable de les aérer et les ventiler. 

Quelque soit la localisation de la parcelle touchée, les ouvriers ne doivent pas travailler dans celle-ci si la végétation est mouillée. De plus, les plantes très affectées et surtout les fruits malades doivent être sortis de la culture et détruits. En fin de culture, les 
résidus de culture seront aussi éliminés de la culture et détruits. Notons qu’un labour profond est préconisé dans les jours qui suivent la récolte afin d’enfouir les débris restants, et donc de réduire à terme le taux en inoculum du sol. Notons que cette dernière mesure doit être combinée avec une rotation culturale.

 

  • Culture suivante

L’anthracnose ne nécessite normalement pas dans notre pays de mesures préventives particulières. Dans les parcelles déjà affectées et dans les pays où elle est encore un facteur limitant de production, nous proposons de suivre les mesures suivantes :
- ne pas utiliser des 
graines contaminées prélevées sur des fruits infectés et produire ces dernières dans des zones de cultures indemnes d’anthracnose. Signalons que des traitements de fruits de christophine à l’eau chaude à 51°C et avec un  produit chloré à 1,5 % pendant 30 secondes permettent d’inhiber le développement de C. orbiculare ;
- instauré des 
rotations culturales n’impliquant pas de cucurbitacées durant au moins une année. Cette mesure n’est pas difficile à mettre en œuvre car C. orbiculare est relativement spécifique à cette famille botanique ;
- assurer un bon drainage aux parcelles cultivées ;
- détruire les cucurbitacées spontanées hébergeant parfois ce champignon dans la culture ou à proximité ;
- mettre en place, essentiellement dans les parcelles et dans les zones de production particulièrement atteintes, une protection fongicide préventive assez tôt (
e-phy). Les traitements seront renouvelés tous les 10 jours et après chaque pluie importante ; 
- éviter l’
irrigation par aspersion, lui préférer l’apport localisé d’eau, et ne pas intervenir dans la parcelle lorsque les plantes sont mouillées.

Si l’on s’intéresse à la sensibilité des cucurbitacées à l’anthracnose, elles ne semblent pas toutes présenter la même réceptivité. Ainsi, la plupart des espèces sauvages (Luffa acutangulaLagenaria sicerariaBenincasa hispidaMomordica charantia) seraient moins sensibles que les espèces cultivées. Cucurbita ecuadorensis et Cucurbita lundelliana présenteraient une bonne résistance. Cucumis anguria (concombre des Antilles) et Cucurbita martinezii (citrouille) serait sensibles. Soulignons que ces différences de comportement ont été observées dans des contextes variés, faisant intervenir certainement des souches présentant des virulences différentes. Ces informations doivent donc être utilisées avec le recul qu’il se doit. 
La 
résistance à C. orbiculare a surtout été travaillée chez le concombre et la pastèque en Chine, aux États-Unis (Caroline du Nord), en Pologne, en Bulgarie notamment. Les différentes variétés commercialisées ne présentent pas toutes le même niveau de résistance. Si les conditions climatiques sont favorables à C. orbiculare, des attaques plus ou moins graves peuvent être constatées. Notons qu’il semble difficile de travailler la résistance à l’anthracnose chez le melon. Du matériel résistant a tout de même été décrit en Chine sur melon et melon amer.
Ajoutons que le melon oriental, la courge et la citrouille notamment seraient moins sensibles. 

Quelques 
bio-pesticides ont été expérimentés sur l’anthracnose des cucurbitacées in vitro et au champ dans plusieurs pays du monde, ceci avec plus ou moins de succès : Trichoderma virideStreptomyces sp. Streptomyces roseoflavus... Il en a été de même pour divers extraits de plantes : Azadirachta indica (margousier ou neem), Carya cathayensisAsarum sieboldiiAnemarrhena asphodeloides (Zhi mu)...

Colletotrichum et Gloeosporium spp.

Anthracnoses

 Généralités

  • Plusieurs agents d'anthracnoses sont connus sur légumes, et en particulier sur ceux produits en zones tropicales à équatoriales. Dans ces zones, les Colletotrichum spp. rencontrés semblent avoir des gammes d'hôtes plus larges.
  • Champignons assez largement répandus dans le monde, signalés dans de nombreux pays sur tous les continents.
  • Plus ou moins polyphages, plusieurs espèces peuvent être rencontrés sur des légumes d'une même famille botanique. Méfiance, certains peuvent venir coloniser secondairement des tissus lésés par un envahisseur primaire.
  • Responsables de taches sur les organes affectés, souvent bien délimitées, et parfois cernées par les nervures sur feuilles ; plus allongées sur les tiges et les fruits. Certaines espèces sont capables de s'attaquer aux racines produisant des microsclérotes sur ces dernières (figures 9 à 11), en particulier Colletotrichum coccodes qui provoque des pourritures racinaires sous abris en métropole, sur les porte-greffes tomate et aubergine, et sur piment.
  • Plutôt observés en plein champ en zones tropicales.
  • Des conceptacles plats et superficiels se forment sur les tissus lésés, des acervules (figures 1 à 5) plutôt caractéristiques produisant de très nombreuses spores en masses mucilagineuses (figures 6 et 7). Chez de nombreuses espèces des soies noires (ou setæ) sont observées au sein de ces structures (figure 8).

 

  • Famille(s) botanique(s) sensible(s) 

Solanacées*

 Cucurbitacées**


* aubergine, poivron, tomate

** calebasse, citrouille, concombre, courge, courge spaghetti, courgette, christophine, giraumon, margose ou concombre amer, melon, pastèque, pâtisson, potiron , plusieurs espèces de Luffa, etc. 


Biologie

  • Conservation : se maintient dans le sol, en particulier sur les débris végétaux, ou sur divers substrats organiques. Les masses stromatiques (microsclérotes) qu'ils forment sur les fruits, représentent une forme de conservation certaine. Certains se maintiennent aussi sur les graines (C. lagenarium, complexes d'espèces associées aux poivrons et piment) qui se contaminent lors de leur extraction à partir de fruits infectés, et probablement sur diverses espèces végétales cultivées ou sauvages.
  • Infection : les spores germant à la surface des organes végétaux pollués, et pénétration directe des tissus. Ensuite, du mycélium principalement intracellulaire envahit les tissus.
  • Sporulation : production assez rapide d’acervules sur les lésions présentes sur les divers organes affectés.
  • Dissémination : les spores*** regroupées sous la forme d'un mucus sont dispersées par l'eau et les éclaboussures d'eau, par le vent transportant les fines gouttelettes d'eau, par les ouvriers et les outils agricoles, et par certains insectes. Les graines contaminées contribuent également à la dissémination de cette maladie.
  • Conditions favorables : l’humidité surtout influence les épidémies d'anthracnoses sur les légumes. Les contaminations ont souvent lieu à la suite de périodes humides, à la faveur des pluies et d'irrigations par aspersion. 

 

*** Pour simplifier, les spores des Colletotrichum peuvent être soit ovales à oblongues, droites (C. gloesporioidesC. coccodesC. orbiculare) ; soit arquées, falciformes, pointues aux extrémités (C. capsici).


Protection

  • Ne pas utiliser des graines contaminées.
  • Les espèces d’une même famille botanique ne semblent pas avoir la même sensibilité aux agents d’anthracnose. Certaines variétés de concombre sont résistantes à Gloeosporium orbiculare.
  • Instaurer des rotations culturales n’impliquant pas des cultures sensibles, d'au minimum 2 à 3 ans.
  • Détruire dans la culture ou à proximité les espèces végétales spontanées pouvant héberger ces champignons.
  • Assurer un bon drainage aux parcelles cultivées.
  • Eviter les irrigations par aspersion, leur préférer l’irrigation au goutte à goutte. Si elles sont indispensables, les réaliser le matin afin que la végétation ressuie rapidement en cours de journée.
  • Sous abris, aérer au maximum.
  • Ne pas faire travailler les ouvriers tant que la végétation est mouillée.
  • Eviter les blessures sur fruits liées aux agissements d'autres bioagresseurs ou aux cueilleurs.
  • Sortir de la culture et détruire les plantes affectées et surtout les fruits malades. Eliminer en fin de culture les résidus végétaux. Un labour profond peut permettre d’enfouir les débris restants, cette mesure doit être combinée avec une rotation culturale.
  • Si besoin, pulvériser des fongicides en tenant compte des usages autorisés (e-phy)

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Fig. 9

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Fig. 11

Symptômes d'anthracnose sur aubergine

  • Organes attaqués : 

Feuilles

Fleurs

Fruits

Tige

Vaisseaux

Collet

Racines

  • Symptômes :
    • Petites lésions chlorotiques irrégulières devenant rapidement nécrotiques sur feuilles. Un halo jaune plutôt marqué les ceinture (figures 1 à 5). L'anthracnose ne semble pas avoir une forte incidence sur le feuillage de l'aubergine. 
    • Lésions allongées et brunâtres sur tiges
    • Taches circulaires humides s'étendant, brunissant et noircissant progressivement sur les fruits au fur et à mesure de leur maturation (figures 6 et 7). Les taches sont légèrement concaves et peuvent coalescer, et provoquer une pourriture de secteurs importants des fruits (figure 7), voire les dégrader entièrement. Altération des graines qui prennent une teinte rouille.
  • Signes : présence sur les lésions de conceptacles plats et superficiels, des microsclérotes et des acervules, parfois répartis en cercles concentriques (figure 8). Les acervules produisant de très nombreuses spores en masses mucilagineuses de couleur rosâtre à saumon. Chez de nombreuses espèces de Colletotrichum  des soies noires (ou setæ) sont observées au sein de ces structures.

  

  • Zones de production affectées :

Mayotte

Réunion

Guyane

Guadeloupe

Martinique

Nouvelle-Calédonie

Polynésie-Française

 

  •  Colletotrichum spp. signalés sur aubergine C. gloeosporioides f. sp. melongenae, C. acutatum, C. truncatum

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Fig. 8

Symptômes d'anthracnose sur poivron et piment

  • Organes attaqués : 

Feuilles

Fleurs

Fruits

Tige

Vaisseaux

Collet

Racines

  • Symptômes :
    • Symptômes très fréquents et dommageables sur piment et poivron en zones tropicales.
    • Taches irrégulières gris brun sur feuilles disposant d'un liseré brun sombre. Ces lésions semblent rarement observées sur les feuilles de piment et poivron (figures 1 à 5).
    • Lésions allongées brunes et nécrotiques sur tiges.
    • Taches circulaires humides et ambrées, s'étendant et noircissant progressivement sur fruits surtout lorsqu'ils virent au rouge (figures 6 et 7). Elles coalescent lorsqu'il y en a plusieurs sur le même fruit. certains fruits peuvent pourrir entièrement et se momifier. Altération des graines qui prennent une teinte rouille. Des symptômes apparaissent également en cours de conservation des fruits.
  • Signes : présence sur les lésions de conceptacles plats et superficiels, des microsclérotes et des acervules, parfois répartis en cercles concentriques (figures 8 et 9). Les acervules produisant de très nombreuses spores en masses mucilagineuses de couleur rose à orangée. Chez de nombreuses espèces des soies noires (ou setæ) sont observées au sein de ces structures.

  • Zones de production affectées :

Mayotte

Réunion

Guyane

Guadeloupe

Martinique

Nouvelle-Calédonie

Polynésie-Française

  

  •  Colletotrichum spp. signalés sur piment* C. acutatum, C. boninense, C. capsici, C. coccodes, C. dematium,  C. gloesporioides,  C. scovillei, C. truncatumC. graminicola, etc.

* Ces différentes espèces semblent exprimer des comportements différents sur piment et poivron, n'affectant pas toutes les mêmes organes sur ces plantes. Notons aussi que certaines espèces seraient en fait des complexes d'espèces. De plus,  plusieurs pathotypes ont été signalés dans le monde exprimant des pouvoirs pathogènes différents sur plusieurs espèces de Capsicum, voire sur la même espèce.

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Fig. 8

Symptômes d'anthracnose sur tomate

  • Organes attaqués : 

Feuilles

Fleurs

Fruits

Tige

Vaisseaux

Collet

Racines

  • Symptômes :
    • Petites lésions circulaires humides et ternes, brun clair, évoluant progressivement sur fruits. Au fur et à mesure de leur extension, elles deviennent concaves et leur centre brunit progressivement (figures 1 à 3)
    • Plusieurs taches peuvent se développer en même temps sur le même fruit, en confluant elles finissent par couvrir de larges portions et donnent lieu à une pourriture.
    • La chair sous-jacente peut être plutôt décolorée et de texture granuleuse.
    • Ces symptômes peuvent diversifier en fonction de l'espèce de Colletotrichum sévissant.
  • Signes : présence de structures brun foncé à noires au centre des lésions disposées parfois de façon concentrique : des microsclérotes. (figures 1 et 4) On peut y observer aussi des acervules dans lesquelles se dressent des soies noires (setae). Ces acervules produisent, en périodes d'humidité, des masses de spores muqueuses de couleur saumon bien visibles à la surface des lésions qui restent lisses et intactes. 

  

  • Zones de production affectées :

Mayotte

Réunion

Guyane

Guadeloupe

Martinique

Nouvelle-Calédonie

Polynésie-Française

  •  Colletotrichum spp. signalés sur tomate C. coccodesC. gloeosporioides, C. dematium, C. acutatum, C. truncatum

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Fig. 4

Symptômes d'anthracnose sur concombre

  • Organes attaqués : 

Feuilles

Fleurs

Fruits

Tige

Vaisseaux

Collet

Racines

  • Symptômes :
    • Tous les organes aériens peuvent être affectés.
    • Taches à lésions humides, plutôt circulaires, brunissant et  rougissant progressivement avant de se nécroser (figures 1 à 4). Larges secteurs du limbe parfois affectés.
    • Présence d'un halo translucide à jaunâtre autour des lésions, les tissus interne pouvant se décomposer et tomber conférant au limbe un aspect criblé. Parfois défoliation importante.
    • Lésions chancreuses longitudinales sur tiges et pétioles, légèrement déprimées, de teinte beigeâtre (figure 5), avec présence parfois d'exsudats bruns.
    • Taches circulaires sur fruits, sombres à noirâtres  en leur centre (figure 6), gagnant les tissus internes.
  • Signes : présence de nombreuses ponctuations noires, des stromas (figure 7), et de masses gélatineuses rose saumon, des acervules productrices de nombreuses spores et matérialisant la reproduction asexuée de Gloeosporium orbiculare. Notons que ces fructifications sont parfois disposées en cercles concentriques, qu'un feutrage mycélien blanc est parfois visible sur les lésions, et qu'elles peuvent être observées sur tous les organes affectés.
  • Confusions possibles : cladosporiose, corynesporiose, alternariose, septoriose, bactériose.

  • Zones de production affectées :

Mayotte

Réunion

Guyane

Guadeloupe

Martinique

Nouvelle-Calédonie

Polynésie-Française

  •  Colletotrichum spp. signalés sur concombre Gloeosporium orbiculare

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Fig. 7

Symptômes d'anthracnose sur courges

  • Organes attaqués : 

Feuilles

Fleurs

Fruits

Tige

Vaisseaux

Collet

Racines

  • Symptômes :
    • Tous les organes aériens peuvent être affectés.
    • Taches à lésions humides, circulaires à angulaires, brunissant progressivement avant de se nécroser (figures 1 et 2). Leur centre est plus terne à terme. Certaines d'entre-elles semblent s'être initiées à partir de nervures.
    • Présence d'un halo jaune plutôt marqué autour des lésions (figure 2).
    • Lésions chancreuses longitudinales sur tiges et pétioles, légèrement déprimées, de teinte beigeâtre (Figure 3), avec présence parfois d'exsudats bruns.
    • Les fruits de courgette ne semblent pas très sensibles à ce champignon.
  • Signes : présence de nombreuses ponctuations noires, des stromas, et de masses gélatineuses rose saumon, des acervules productrices de nombreuses spores et matérialisant la reproduction asexuée de Gloeosporium orbiculare. Notons que ces fructifications sont parfois disposées en cercles concentriques, qu'un feutrage mycélien blanc est parfois visible sur les lésions, et qu'elles peuvent être observées sur tous les organes affectés.

  • Zones de production affectées :

Mayotte

Réunion

Guyane

Guadeloupe

Martinique

Nouvelle-Calédonie

Polynésie-Française

  •  Colletotrichum spp. signalés sur concombre : Gloeosporium orbiculare

692

Fig. 1

693

Fig. 2

694

Fig. 3

Symptômes d'anthracnose sur giraumon

  • Organes attaqués : 

Feuilles

Fleurs

Fruits

Tige

Vaisseaux

Collet

Racines

  • Symptômes :
    • Tous les organes aériens peuvent être affectés.
    • Taches à lésions d'abord humides puis chlorotiques, plutôt circulaires (figures 1 et 2), brunissant et se nécrosant progressivement (figure 3). Larges secteurs du limbe parfois affectés.
    • Présence d'un halo translucide à jaunâtre peu étendu autour des lésions, les tissus interne pouvant se décomposer et tomber conférant au limbe un aspect criblé.
    • Lésions chancreuses longitudinales sur tiges et pétioles, légèrement déprimées, de teinte beigeâtre (figure 4), avec présence parfois d'exsudats bruns.
    • Taches circulaires sur fruits, sombres à noirâtres  en leur centre, gagnant les tissus internes.
  • Signes : présence de nombreuses ponctuations noires, des stromas, et de masses gélatineuses rose saumon, des acervules productrices de nombreuses spores et matérialisant la reproduction asexuée de Gloeosporium orbiculare. Notons que ces fructifications sont parfois disposées en cercles concentriques, qu'un feutrage mycélien blanc est parfois visible sur les lésions, et qu'elles peuvent être observées sur tous les organes affectés.

  • Zones de production affectées :

Mayotte

Réunion

Guyane

Guadeloupe

Martinique

Nouvelle-Calédonie

Polynésie-Française

  •  Colletotrichum spp. signalés sur concombre Gloeosporium orbiculare

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Fig. 1

696

Fig. 2

697

Fig. 3

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Fig. 4

Symptômes d'anthracnose sur calebasse

  • Organes attaqués :  

Feuilles

Fleurs

Fruits

Tige

Vaisseaux

Collet

Racines

  • Symptômes :
    • Tous les organes aériens peuvent être affectés.
    • Taches à lésions d'abord humides puis chorotiques (figures 1 à 3), plutôt circulaires, brunissant et se nécrosant progressivement. Larges secteurs du limbe parfois affectés.
    • Présence d'un halo translucide, puis jaune plutôt marqué et étendu autour des lésions (figure 3), les tissus interne pouvant se décomposer et tomber conférant au limbe un aspect criblé.
    • Lésions chancreuses longitudinales sur tiges et pétioles, légèrement déprimées, humides puis de teinte beigeâtre (figure 4), avec présence parfois d'exsudats bruns.
    • Taches circulaires sur fruits, sombres à noirâtres  en leur centre, gagnant les tissus internes.
  • Signes : présence de nombreuses ponctuations noires, des stromas, et de masses gélatineuses rose saumon, des acervules productrices de nombreuses spores et matérialisant la reproduction asexuée de Gloeosporium orbiculare. Notons que ces fructifications sont parfois disposées en cercles concentriques, qu'un feutrage mycélien blanc est parfois visible sur les lésions, et qu'elles peuvent être observées sur tous les organes affectés. 
  • Zones de production affectées :

Mayotte

Réunion

Guyane

Guadeloupe

Martinique

Nouvelle-Calédonie

Polynésie-Française

  •  Colletotrichum spp. signalés sur concombre Gloeosporium orbiculare

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Fig. 1

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Fig. 2

701

Fig. 3

702

Fig. 4

Glomerella graminicola DJPolitis - Anthracnose de Maïs

703

Position systématique.

Classe Ascomycota, sous-classe Sordariomycetidae, ordre des Phyllachorales, famille des Phyllachoraceae, genre Glomerella.

Synonyme.

Colletotrichum graminicola (Ces.) Wilson.

Groupe biologique.

Hémibiotrophique.

Morphologie et biologie.

Le champignon endommage les racines des plantes, provoque la pourriture des tiges et le flétrissement des feuilles, infecte les oreilles et les graines de maïs. Sur les feuilles, les lésions sont longues (0,5-2 cm) et présentent parfois un bord rougeâtre ou orange. Ils peuvent pousser et fusionner, couvrant toutes les feuilles. Au début, les feuilles les plus basses puis les plus hautes sont endommagées. Les tiges sont infectées à différents stades du développement de la plante. Les parties externes de la tige sont décolorées. Les tiges sont légèrement destructibles. Le champignon hiverne sur les débris végétaux. La maladie est observée en hiver et en automne.

Distribution.

La forme foliaire de la maladie est observée dans le territoire de Primorskii en Extrême-Orient.

Écologie.

L'humidité élevée de l'air favorise le développement de la maladie. Cette maladie survient rarement si le temps est sec.

Signification économique.

L'anthracnose du maïs influe considérablement sur le rendement s'il couvre environ 40% de la surface de la feuille. La perte de rendement en cas de fort développement de la forme de la tige de l'anthracnose est liée à la flétrissure et à la verse des plantes. Les mesures de protection des plantes comprennent la rotation correcte des cultures, l'utilisation d'hybrides résistants et l'enfouissement des débris végétaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 11/04/2023

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