Chondrilla juncea - Chondrille à tige de jonc
(Asteraceae)
Chondrilla juncea, la Chondrille à tiges de jonc ou Chondrille effilée ou Salade à la bûche, est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Astéracées.
Chondrilla juncea

Chondrille à tiges de jonc
Espèce
Chondrilla juncea
L., 1753
Étymologie
Le nom de son genre vient du fait que le latex produit par la plante sèche donne des petits grumeaux. Le nom de l’espèce signifie « ressemblant à un jonc ».
Noms occitans : Cantolame et Sautavolame, c'est-à-dire chante-lame ou saute-lame, en raison de ses tiges dures. Loís Alibèrt donne aussi Aganèl.

Plantule
Les feuilles alternes sont disposées en rosette et sont de teinte verte un peu jaunâtre. L’hypocotyle, généralement blanchâtre, n’excède pas 0,5 cm.

- Les cotylédons moyens à assez grand (11 à 17 mm x 4 à 6,5 mm) ont un limbe ovale ou elliptique, à sommet souvent tronqué à un peu émarginé. Le pétiole distinct mesure de 3 à 5 mm.
- Les deux premières feuilles sont elliptiques-lancéolées à obovales. Leur limbe est muni à la marge de 4 à 8 dents aiguës, étroites ; son sommet, non denté, se termine en un apicule discret. Le pétiole foliacé est généralement court et mal défini. Les feuilles suivantes, obovales à obovales-lancéolées, sont longtemps dentées, voire à peine lobées sur les feuilles ultimes. Le limbe montre également un sommet discrètement apiculé et se rétrécit en un pétiole foliacé. Les feuilles naissantes présentent un pourtour souligné de brun rougeâtre, porteur de dents étroites et roncinées. Une glabrescente (loupe 10x) s’observe plus aisément sur les feuilles juvéniles. Un lait exsude à la brisure du collet.
Pousse
De l’automne au début du printemps, des rosettes feuillées se développent à partir de drageons. Les feuilles sont semblables à celles du pissenlit, mais plus petites. Les anciennes tiges sont cassantes, d’un blanc sale et munies à leur base de poils noirs et rigides. Un lait collant suinte à la moindre lésion racinaire.
En avril, apparaissent les premières tiges couvertes d’un tomentum blanchâtre et hérissées de poils rigides. Les feuilles caulinaires glaucescentes, étroites, sont subentières, lancéolées à linéaires.

Plante adulte
La chondrille à tige de jonc est une vivace de drageons, à tiges effilées. Haute de 50 à 140 cm, elle est hispide dans sa partie inférieure. Les feuilles caulinaires sessiles, au plus glabrescentes sont lancéolées à linéaires avec une marge entière ou spinuleuse (3).
La floraison a lieu de juillet à septembre. Les fleurs jaunes ligulées, large d’un cm, sont réunies en capitules pauciflores, solitaires ou groupés (2 ou 3). De l’involucre s’échappe naturellement un lait qui se condense en grumeaux farineux d’où le nom de l’espèce (Chondros signifie grumeau en grec).

Description
C’est une plante vivace, thermophile, pouvant mesurer jusqu’à 1,3 m de hauteur. Les feuilles de la base sont plaquées au sol en rosette et très découpées. Ses jeunes feuilles du centre sont d’ordinaire rougeâtres, frisottées et pliées en deux. Ses capitules jaunes ont des fleurs du tour en forme de languette.
Sa floraison a lieu de juillet à octobre.
Répartition
On rencontre fréquemment Chondrilla juncea autour de la Méditerranée, mais elle tend à se répandre vers le Nord. Elle se disperse aussi dans le sud de la Suisse (canton de Genève, Valais et Tessin), et au bord des lacs ou le long de voies ferrées jusqu'au Jura Nord. Elle préfère les prés secs et les champs sablonneux ou pierreux. En ville, elle pousse au bord des chemins et des rues, au pied des murs.
Elle est disséminée par l’agriculture et est considérée comme invasive.
Propriétés et usages
La chondrille aurait des propriétés anti‐oxydantes. On peut la consommer en salade lorsqu'elle est jeune et cuite lorsqu'elle est un peu plus fibreuse. Le goût, semblable au pissenlit, est plus doux et le duvet au cœur de sa rosette est absent.



