Septoria lactucae (Septoriose)

Septoria lactucae (Septoriose)

Septoria lactucae, mondialement répandu, ne sévit que très sporadiquement en France dans les cultures intensives de laitue. Ce champignon provoque dans un premier temps des petites taches irrégulières et chlorotiques, plutôt situées sur les vieilles feuilles (figure 1). Celles-ci s'accroissent progressivement et prennent une teinte olivâtre à brun clair. Un halo jaune, plus ou moins marqué, les ceinture (figures 2 et 3). A l'intérieur de ces taches, on distingue à l'œil nu de minuscules structures noires, des pycnides (organe de reproduction asexuée du champignon, figure 4). Une fois morts, les tissus affectés se dessèchent, se fendent et/ou tombent ; les feuilles montrent par la suite un plus ou moins grand nombre de perforations.

Les pycnides de Septoria lactucae sont globuleuses et mesurent de 100 à 200 µm de diamètre. Durant les périodes humides, elles produisent de nombreuses spores filiformes et cloisonnées (25-40 x 1,5 à 2 µm) sortant agglomérées par un ostiole sous la forme d'un long cirrhe (figure 5). Plusieurs autres espèces de Septoria auraient été signalées sur laitue.
- classification : Fungi, Ascomycota, Dothideomycetes, Dothideomycetidae, Capnodiales, Mycosphaerellaceae
- dénomination anglaise : Septoria leaf spot ; dénomination espagnole : septoriosis



- Répartition et dégâts

Ce champignon est mondialement répandu. Il n'est pas considéré comme un parasite grave des différentes laitues. Épisodiquement observé en France dans les années 60, il semblait avoir disparu des cultures intensives de laitues. Il est réapparu récemment en région parisienne au cours de cultures estivales.


- Symptômes

Taches foliaires irrégulières, chlorotiques, délimitées par les nervures, brunes, parfois très larges lorsqu'elles sont confluentes (figure 1). Un halo jaune les ceinture (figure 2). Elles sont parsemées de nombreuses pycnides contenant des spores généralement filiformes, hyalines, possédant une à 3 cloisons (figure 3). Le centre des tissus nécrosés se désagrège et les feuilles se trouvent ainsi couvertes de trous. Ces taches se développent surtout sur les vieilles feuilles (figure 4).


- Éléments de biologie

Septoria lactucae se conserve sur les débris végétaux, les semences et la laitue sauvage (Lactuca serriola). Certaines mauvaises herbes l'hébergeraient. Ses conidies, formées à l'intérieur de pycnides (figures 5 et 6) assurent les contaminations et la dissémination de la maladie à la suite d'éclaboussures. Les semences permettent également la dissémination du champignon sur de longues distances. Les outils de travail et les animaux y contribuent également. Le cycle complet de ce champignon peut se produire en 5 à 10 jours.

Les périodes de temps humide et relativement chaud favorisent l'extension de ce champignon. Son optimum thermique est situé entre 20 et 24°C. Les plantes insuffisamment fertilisées ou étiolées seraient plus sensibles


- Protection

Dans les pays où c'est autorisé, des traitements fongicides sont réalisés lorsque les attaques sont importantes. En France, aucun fongicide n'est homologué  pour cet usage sur salade.

Les vieilles feuilles malades seront éliminées au moment de la récolte, il ne faudra pas les abandonner sur le sol. En plein champ, des rotations culturales supérieures à 4 années devront être envisagées. Le sol sera bien drainé. Si vous avez un doute sur la qualité sanitaire des semences, elles pourront être désinfectées durant 30 minutes dans de l'eau à environ 48°C. On évitera de mettre en place de nouvelles plantations à proximité de cultures infectées. Le sol de la pépinière ainsi que la structure des abris seront désinfectés. Les semences pourront être produites dans des zones relativement sèches, indemnes du champignon. Aucune variété de salade résistante n'est actuellement disponible.

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Fig. 1

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Fig. 2

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Fig. 3

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Fig. 4
 

 

 

Date de dernière mise à jour : 23/04/2023

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