Asteraceae

Les Asteraceae (Astéracées) sont une grande famille de plantes dicotylédones, appelées aussi « Composées » (Compositae, nom. cons.) ou plus rarement « Composacées » du fait que ce que l'on prend à première vue pour des « fleurs » chez ces plantes est en réalité des « composés » de fleurs minuscules, réunies en inflorescences appelées « capitules ».

Cette famille comprend près de 23 500 espèces réparties en 1 600 genres environ, ce qui en fait la deuxième famille du monde végétal et des plantes à fleurs, derrière les Orchidacées (25 000 espèces) mais devant les Fabacées. Le métabolisme secondaire, l'inflorescence capitulaire et la plasticité écologique sont responsables du succès évolutif de cette famille à répartition cosmopolite (sauf l'Antarctique, l'inlandsis du Groenland et l'archipel arctique canadien), mais principalement dans les régions tempérées. Les principaux représentants de cette famille se développent essentiellement dans les régions sujettes à la sécheresse, en dehors de la compétition des arbres des forêts tropicales humides.

Ce sont très majoritairement des plantes herbacées, même si la famille comprend aussi des arbres, des arbustes ou des lianes.

Asteraceae

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Douze inflorescences d'Astéracées des sous-familles Asteroideae et Cichorioideae.

Classification de Cronquist (1981)

Règne

Plantae

Sous-règne

Tracheobionta

Division

Magnoliophyta

Classe

Magnoliopsida

Sous-classe

Asteridae

Ordre

Asterales

Famille

Asteraceae
Bercht. & J.Presl (1820)

Synonymes

Compositae
Giseke (1792)

Classification APG III (2009)

Classification APG III (2009)

Clade

Angiospermes

Clade

Dicotylédones vraies

Clade

Astéridées

Clade

Campanulidées

Ordre

Asterales

Famille

Asteraceae

 

 

Caractéristiques générales

Habitus

Les astéracées sont principalement des plantes herbacéesvivaces par des racines formant un pivot simple ou ramifié, parfois tubérisées (la molécule de réserve étant l'inuline, polymère du fructosefibre alimentaire et prébiotique étudié pour son rôle sur le microbiote intestinal). Certaines sont des plantes annuelles (HelianthusTagetessoucislaitues). Quelques-unes sont arbustives (Vernonia arborea (en) et Leucomeris (en) au Népal). Certaines sont des xérophytes (Proustia (en)Baccharis), des hydrophytes (BidensCotula) ou hélophytes (Caesulia axillaris (en)Sphaeranthus indicus (en)) se développant dans les rizières. Il existe quelques rares lianes grimpantes (Mikania).

Appareil végétatif

Les feuilles, toujours sans stipules, sont le plus souvent alternes mais parfois opposées (ArnicaHelianthus), rarement verticillées (Eupatoires), ou regroupées en rosette (BellisTaraxacum). Dans de nombreux cas, la souche de la rosette basale émet des racines adventives. Les astéracées ont ainsi la capacité de coloniser l'espace à courte distance par reproduction asexuée ou clonale, se développent particulièrement dans les formations végétales à dominante herbacée. Les stratégies de croissance confèrent aux plantes à rosettes un grand pouvoir compétitif et détermine en grande partie la mobilité végétative. Cette mobilité par croissance clonale est également modulée par des facteurs biotiques et abiotique de la plante : compétition pour la lumière au cours des stades précoces de la succession végétale, perturbations (sécheresse récurrente, action anthropique), richesse du sol. La mobilité végétative combinée à l'établissement de nouveaux individus issus de graines par reproduction sexuée expliquerait la dynamique végétale dans un milieu donné.

Les feuilles sont souvent simples, mais montrent une grande diversité dans la forme et l'incision (entières à profondément découpées). Dans les hautes montagnes tropicales, elles peuvent devenir succulentes (principalement dans les genres SenecioEspeletia et Othonna (en)) ou au contraire se réduire à des écailles chez les xérophytes.

La tige herbacée est généralement dressée (érigée) mais elle peut aussi être couchée (prostrée) ou plus rarement grimpante. Elle est parfois ligneuse à la base (ArmoiseTanaisie) et transformée en tubercule au goût d'artichaut (Helianthus maximiliani (en)topinambour).

Les Astéracées présentent soit des canaux résinifères ou oléifères (la plupart des genres, donnant des huiles essentielles terpéniques, comme dans l'Absinthe ou la Camomille), soit des canaux laticifères (tribu des Lactaceae, laitues et laiterons). Les résines et les latex suintent suite à des traumatismes (sécheresse, affections fongiques ou bactériennes, attaques d'insectes, blessures mécaniques telles que des incisions), formant en séchant une barrière protectrice contenant notamment des éléments antimicrobiens qui luttent contre la pénétration des pathogènes et contre les herbivores.

Les Astéracées produisent des alcaloïdes pyrrolizidiniquesmétabolites secondaires également synthétisés par d'autres familles (BoraginacéesFabacéesOrchidacées…). Ces métabolites qui illustrent un phénomène de convergence évolutive chimique dans la stratégie de défense des plantes contre les herbivores, ont des effets hépatotoxiques, ce qui explique qu'une consommation inconsidérée de ces plantes peut présenter un danger d'intoxication. Cette famille partage avec les Apiacées la capacité de synthèse de deux nouvelle classes de répulsifs, les lactones sesquiterpéniques et polyacétyléniques (plus de 1 100 dérivés de polyacétylène et de substances biogénétiquement apparentées), qui ont notamment des propriétés cytotoxiques, antimicrobiennes, anti-inflammatoires, neurotoxiques et phototoxiques.

Les astéracées stockent leurs réserves énergétiques sous forme de fructanes, principalement l'inuline, plutôt que d'amidon (Métabolisme Glucides et glycanes). Cette particularité peut être à l'origine de légers désagréments digestifs (ballonnements) ou au contraire vue comme un avantage diététique (probiotiques)8 lors de l'utilisation de ces plantes comme légumes (artichauts, salsifis, scorsonère, topinambour, poire de terre, certaines variétés mexicaines de dahlias…). L'inuline est aussi une matière première de l’industrie alimentaire et potentiellement de l'industrie des plastiques (chicorée industrielle). Étymologiquement, inuline dérive de Inula helenium ou grande aunée, une astéracée dont la racine en est très riche.

Date de dernière mise à jour : 13/02/2021

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