Abelmoschus esculentus

Abelmoschus esculentus - Gombo

(Malvaceae)

 

Le gombo (Abelmoschus esculentus), appelé lalo à l'île de La Réunion et à l'île Maurice, calou en Guyane, calalou en Haïti, quimbombó à Cuba, okra en Louisiane et dans l'ensemble des États-Unis, quiabo au Brésil1, lady finger dans certains pays anglophones, mloukhia au Maroc, gnawiya en Tunisie et en Algérie est une espèce de plante tropicale à fleurs originaire d'Afrique ou d'Inde, proche de l'hibiscus, appartenant à la famille des Malvaceae2.

Son fruit est une capsule de forme pyramidale récoltée verte et employée comme légume et comme condiment. Sa section transversale montre cinq carpelles qui forment un pentagone régulier. Sa peau est couverte de soies duveteuses.

 

Abelmoschus esculentus

Description de cette image, également commentée ci-après

Gombo

Classification

RègnePlantae

Sous-règneTracheobionta

DivisionMagnoliophyta

ClasseMagnoliopsida

Sous-classeDilleniidae

OrdreMalvales

FamilleMalvaceae

GenreAbelmoschus

Espèce

Abelmoschus esculentus
(
L.Moench1794

Classification phylogénétique

Classification phylogénétique

OrdreMalvales

FamilleMalvaceae

Étymologie

Le nom de genre Abelmoschus est emprunté à l'arabe (ar) اب المسك ab almisk « père du musc » par allusion à l’odeur des graines d’ambrette (Abelmoschus moschatus) qui sentent le musc. La latinisation du mot arabe a donné abelmoch, suivi du suffixe -us de formation des substantifs.

L’épithète spécifique esculentus est un mot latin ēscŭlentus, a, um, signifiant « mangeable, bon à manger, comestible » (Gaffiot3).

Noms vernaculaires

Noms vernaculaires : corne grecque, bamya (TurquieGrèce), gnawia ou ganaouia (AlgérieTunisie)4, son nom au Maroc est mloukhia5, 'Gàn, aussi gwán, gbán en Bambara au Mali6, 'darraba en arabe local du Tchad7, lalo ou bamya en Turquie et au Soudan, quiabo au Brésil, kalalou ou gombo, calalou pour le fruit et lalo pour les feuilles en Haïti, lalo aussi à l'Île Maurice, dongó dongó en république démocratique du Congo, fétri en langue Ewe (Togo), poût barang (ពោតបារាំង, « maïs français ») au Cambodge8.

Le nom de « gombo » est issu d'une langue bantoue en région angolaise, ki-ngombo9.

Synonymes du nom scientifique : Hibiscus esculentus L. ou H. longifolius Willd10.

Description

Champ de gombo Pobé au Bénin

Fruit et fleur de gombo

Le gombo est une grande herbe, vivace mais souvent cultivée comme annuelle, à la tige érigée pouvant atteindre 2,50 m de haut11.

Les feuilles sont palmatilobées, de gabarit suborbiculaires, à 5-7 lobes irrégulièrement serretés. Elles sont portées par un long pétiole (jusqu’à 35 cm)11.

Les fleurs solitaires, axillaires, sont formées d’un calice spathacé, à 5 dents, de 5 pétales de 3-4,5 cm11, jaunes ou jaunâtres, tachés de pourpre à la base, de 5 carpelles et d’étamines soudées.

Le fruit est une capsule de 8-25 cm de long, poilue, anguleuse, ovoïde-lancéolée, longuement pointue.

 

Panier de gombos

Panier de gombos

Section transversale du fruit

Section transversale du fruit

Distribution

Selon POWO12, l’espèce est originaire du Bangladesh, de l’Inde et du Myanmar.

Elle a été introduite dans de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique et d’Asie orientale et du Sud-Est, Europe (Ukraine, Roumanie, Bulgarie, Grèce, Albanie, Turquie).

Histoire

Cette plante était cultivée dès l'Antiquité en Égypte13 et en Inde2, puis a été importée en Europe par les Maures espagnols au xiie siècle. Elle fut introduite au xviie siècle en Amérique par les esclaves, et utilisée notamment pour prévenir du scorbut pendant la traversée de l'Atlantique2. Les esclaves et maîtres parlant le créole utilisaient ce mot pour parler des plantes en général1.

Utilisation

Usage alimentaire

Le gombo est consommé dans la quasi-totalité de l'Afrique tout au long de l'année14.

Le fruit contient une substance mucilagineuse (de texture gélatineuse) utile pour épaissir soupes et ragoûts2. Le gombo se mange cru ou cuit et il fait partie de nombreux plats antillaisafricainsméditerranéens ou japonais. Il entre notamment dans la fabrication du calalou antillais. Il est par ailleurs l'élément-clé de la soupe qui accompagne le tonmtonm haïtien, plat prisé en particulier dans le Département du Sud du pays.

Il se marie bien avec la tomate, l'oignon, l'igname, le poivron ainsi qu'avec le curry, la coriandre, l'origan, le citron, le vinaigre et d'autres épices comme le ras el hanout[Selon qui ?]. Il est fréquemment utilisé dans la cuisine méditerranéenne, et notamment les cuisines turquegrecquechypriote et libanaise.

Il est également la base du gombo, soupe cadienne typique de Louisiane1, dans laquelle le fond est constitué de mélange de céleripoivron vert et oignon que l'on fait revenir avec les gombos coupés en rondelles. D'autres préparations typiques du Sud des États-Unis sont les gombos braisés à la tomate et les rondelles de gombo frites.

Il est également utilisé dans des sauces avec de la viande blanche ou du poulet.

Fragile, le gombo se conserve deux à trois jours au réfrigérateur dans un sac de papier. Séché, il peut se conserver pendant plusieurs mois. Séché, il est également transformé sous forme de poudre15.

Les graines mûres, grillées, peuvent être utilisées en guise de café16.

Le gombo est aussi une spécialité de la Côte d'Ivoire17 où il est souvent utilisé en sauce sur du riz blanc.

Au Sénégal, le gombo est l'ingrédient de base de la soupe kandia.

Les jeunes feuilles peuvent être consommées comme des épinards2; elles sont parfois données au bétail comme fourrage16.

    

Une soupe miso avec des gombos

Une soupe miso avec des gombos

Tranches de gombos frites

Tranches de gombos frites

Vendakai poriyal (Inde).

Vendakai poriyal (Inde).

Sauce gombo du Togo.

Sauce gombo du Togo.

Sauce de petits gombos à la viande de la Marsa, Tunisie

Sauce de petits gombos à la viande de la MarsaTunisie

Usage médical/médicinal

Le mucilage du gombo a été utilisé pour accroître le volume sanguin. Les feuilles servent parfois de cataplasmes et sont utilisées pour leur propriétés émollientes et sudorifiques, et dans le traitement de la dysurie16.

Le gombo a également été utilisé à l’Île de La Réunion. C’est ainsi que dans son journal, en date du 22 mai 1829, De Lescouble18 décrit les oreillons et propose le remède universel et souverain de l’époque. « Céleste a le mal du mouton depuis hier. Elle a la joue et le cou extrêmement enflés et souffre beaucoup. Je lui ai mis des cataplasmes de feuilles de gombo ».

Le gombo est un ingrédient naturel prometteur mais pas encore confirmé pour diminuer l'inflammation systémique chez les patients atteints de maladies prédisposées à l'inflammation19.

Usage industriel et artisanal

Le même mucilage est utilisé dans la fabrication de papier glacé, comme agent de collage, ainsi que pour la fabrication de confiseries16.

Les fibres de l’écorce peuvent être utilisées localement pour la confection de cordelette, de papier et de carton16.

Production

Bien que cultivé partout sous les tropiques, sa production mondiale, de 10 millions de tonnes en 2018, est assurée à plus de 80 % par l'Inde et le Nigeria2.

Production en tonnes. Chiffres 2003-2004
Données de FAOSTAT (
FAO)

20032004

Inde3 530 00072 %3 550 00072 %

Nigéria730 00015 %730 00015 %

Pakistan110 0002 %110 0002 %

Ghana100 0002 %100 0002 %

Bénin85 3332 %86 0002 %

Égypte85 0002 %85 0002 %

Autres pays251 7215 %251 8355 %

Totaux4 892 054100 %4 912 835100 %

Date de dernière mise à jour : 19/11/2023

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