Pteris vittata – Ptéris rubané.

Pteris vittata – Ptéris rubané

(Pteridaceae)

Synonyme Pteris longifolia. Originaire des tropiques. Possède des pennes articulées. Zone tropicale de l’ancien monde, Méditerranée, Espagne (Nord-Ouest). Frondes entièrement unipennées, jusqu’à 120 x 30 cm. Pennes très court, 30 x 1 cm, les fertiles encore plus linéaires.

Variété : « Mariesii » feuilles plus courtes.

Pteris vittata (Ladder brake fern or Chinese brake fern pour les anglophones) est une des espèces de fougère du genre Pteris.

Cette espèce est exceptionnellement résistante à l'arsenic, qu'elle peut en outre fortement bioaccumuler ce métal.
Ce processus est encore dopé en présence de phosphore et d'autres métaux lourds ou métalloïdes, ce qui en fait une plante potentiellement intéressante pour la phytoremédiation.

Elle a été introduite en Amérique du Nord (Californie, Texas et Sud-Est des États-Unis) où elle se développe bien. Trois régions où des taux anormaux d'arsenic dans les sols sont fréquents en raison de l'usage ancien et contemporain de pesticides à base d'arsenic, arséniate de plomb autrefois (aujourd'hui interdit), et méthanearséniate monosodique ou méthanearséniate disodique aujourd'hui.

Plante vivace, en touffes

Feuilles de 20 -50 cm, parfois plus, à pétiole court et limbe divisé en pennes entières, plus nombreuses que chez le Ptéris de crète une dizaine de paires au minimum et toujours simples.

Sores continus le long de la bordure repliée du limbe.

Phénologie : les feuilles se développent en fin d’hiver ou au printemps sporulent en fin de printemps ou en été, puis persistent jusque dans le courant de l’année suivante.

Répartition : les principales populations françaises du Ptéris rubané sont dans la zone littorale des Alpes-Maritimes, où son indigénat reste incertain, mais ne peut être exclu.

Habitat : en France, il n’est connu qu’en sites artificiels, sur vieux murs, à découvert et à basse altitude. Il a cependant pu exister autrefois en situation naturelle, sur rochers, comme c’est le cas en Espagne ou en Italie.

Risque de confusion : avec le Cyrtomium de Fortune bien regarder la disposition des sores.

Les Pteris constituent un très grand genre comprenant 250 à 300 espèces réparties sur l’ensemble des régions tropicales et tempérées chaudes du monde. Certaines de ces espèces sont des géantes, comme le Pteris arborea des Antilles, dont les feuilles à pétiole très robuste s’élèvent à plusieurs mètres à partir du rhizome souterrain.

Caractéristiques

C'est une plante hyper-accumulatrice de métaux lourds ou métalloïdes, qui présente des adaptations au stress oxydant et une résistance tout à fait inhabituelle à l'arsenic. Elle l'accumule en quantités importantes sous forme d'arsénite dans des vacuoles des cellules foliaires (on en a trouvé jusqu'à 5 070 mg/kg dans les feuilles) et, dans une moindre mesure, dans les tiges, et moins encore dans les racines. Ce processus pourrait aussi avoir été sélectionné par ces fougères (sélection naturelle) comme moyen de se protéger d'éventuels prédateurs herbivores.

Même quand elle pousse dans un sol non pollué (9 mg/kg d'arsenic), cette fougère absorbe l'arsenic, qu'on a retrouvé (en condition de culture sous serre) jusqu'à 71 mg/kg dans les frondes de la fougère et jusqu'à 80 mg/kg pour le rhizome.

Néanmoins le « coefficient de bioaccumulation » diminue de manière inversement proportionnelle à l'augmentation de la teneur du sol :

• Pour un sol à 50 mg/kg d'arsenic, les feuilles en contiennent 120 mg/kg et les tiges 100 mg/kg,
• Dans un sol à 23 400 mg/kg, les feuilles n'en contiennent "que" 1 530 mg/kg, les tiges 820 mg/kg et le rhizome 900 mg/kg.

Usages

Sa capacité à absorber l'arsenic et/ou le cadmium sans en mourir en fait une très bonne candidate pour la phytoremédiation de certains sols pollués (par l'arsenic notamment).

Un article publié par Nature en 2021 a montré qu'en cultivant cette fougère associée à de l'ail (Allium sativum) on pouvait encore doper sa capacité à bioconcentrer le plomb et le cadmium.

Pteris vittata

Espèce

Pteris vittata
L., 1767